Le septième débat de la primaire démocrate, tenu dans l’Iowa, s’ouvre sur une scène étrange. Interrogé sur ses qualités de futur "Commander in Chief", Bernie Sanders met en avant sans hésiter son vote contre la guerre en Irak en 2002. Joe Biden rétorque qu’il est davantage qualifié puisque, s’il a certes voté en faveur de l’intervention américaine, il a, lui, ramené 156 000 soldats à la maison.
Le débat du 15 janvier 2020, organisé à l’issue d’une semaine où l’Iran a occupé les médias, s’est, de manière inhabituelle, particulièrement intéressé à la politique étrangère. Si les déclarations des six candidats présents sur scène ne doivent pas être interprétées trop littéralement, elles fournissent néanmoins un bon thermomètre de l’état du débat. Or, malgré des divergences de vues bien réelles, de grandes tendances se dégagent.
Quatre points de convergence entre les candidats en matière de politique étrangère
Tout d’abord, tous s’accordent sur la nécessité de mettre fin aux "guerres sans fin", expression qui fait aujourd’hui partie du bruit de fond à Washington. Aucun ne promet une victoire contre le terrorisme ; pas question de protéger les Américains en frappant leurs ennemis ou de promouvoir la démocratie. La figure du "Commander in Chief", c’est celle qui fait preuve de "jugement", comme le disent Elizabeth Warren et Tom Steyer, c’est-à-dire de retenue, et ne s’aventure pas à être le "gendarme du monde" (J. Biden).
Après avoir longuement revisité les fantômes de 2003, le débat s’oriente vers une évaluation de la présence américaine au Moyen-Orient. Entre les partisans d’un retrait complet (B. Sanders, E. Warren) et ceux qui, mal à l’aise, plaident pour une empreinte aussi petite que possible (J. Biden, P. Buttigieg, A. Klobuchar, T. Steyer), la différence est davantage de degré que de nature.
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