J’en arrive au point qui me paraît central au point d’aller "vers mon risque" en soutenant que Trump devrait être battu. Désormais, les élections présidentielles se font plus par des votes contre que par des votes pour. Tel fut le cas en France, au bénéfice de François Hollande en 2012 et d’Emmanuel Macron en 2017, où les électeurs ont surtout sanctionné Sarkozy et écarté Le Pen. De même en 2016, la victoire (seulement grâce aux grands électeurs) de Trump fut avant tout la non-élection d’Hillary Clinton, celle-ci étant plus rejetée que celui-là. Aujourd’hui, c’est l’inverse. Parce que Biden a beaucoup de handicaps, à commencer par celui de l’âge, mais il est tout sauf détestable. Mettez-vous un instant dans la peau d’un électeur indépendant, ni démocrate, ni républicain, soit dans celle de 40 % des États-uniens. Et demandez-vous qui vous rejetez le plus ? Vous répondriez comme, j’imagine, une majorité, Trump. Et vous voteriez Biden.
Et que diriez-vous le 4 novembre au petit matin si nous apprenions la réélection de Trump ?
Je ne jouerais pas sur l’ambiguïté du verbe "devoir", mais je regarderais si une fois encore, après le Brexit, après l’élection de Trump, trop de jeunes ont déserté les urnes au point que se produise l’inverse de ce qu’ils souhaitent. Et je conclurais qu’il est devenu impossible de faire des prévisions politiques en des temps de crétinisme médiapolitique "diptérien" tel qu’un débat entre candidats à la vice-présidence suscite sur les réseaux sociaux dix mille fois plus de commentaires à propos de la présence prolongée d’une mouche sur la tête de Mike Pence que la moindre des propositions sur le fond. Et que décidément nous vivons dans une sinistre époque. Mais si Trump est bien battu, nous apprécierons le rayon de soleil.
Copyright : Nicholas Kamm / AFP
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