1Entre février 2019 et Juillet 2020, six sondages d’intentions de vote pour la présidentielle de 2022 ont été réalisés, accordant à Marine Le Pen, toujours qualifiée au second tour contre Emmanuel Macron, entre 41.5% et 45% des exprimés. Rappelons que Marine Le Pen avait obtenu 33.90% des suffrages exprimés lors du second tour en 2017.
2Lors de la présidentielle de 2012 Marine Le Pen obtenait 17.90% des exprimés (6 421 426 voix). En 2017 elle se qualifia pour le second tour en ayant obtenu 21.30% des exprimés au premier tour (7 678 491 voix).
3D’autres questions méthodologiques mériteraient d’être traitées, mais elles sont moins essentielles pour notre propos ici : le mode d'administration des enquêtes par sondages (réalisées aujourd’hui en ligne pour la plupart des sondages politiques) et le redressement ou pondération des résultats bruts obtenus. Les pourcentages publiés par les instituts de sondage sont toujours publiés pondérés, ce qui est une procédure tout à fait normale et habituelle en matière de sondages (pondération sociodémographique et politique).
4On ne peut que recommander à toute personne désireuse de découvrir ce que sont les sondages de lire cet ouvrage daté de 1974 mais toujours d’actualité malgré les évolutions des techniques de sondages depuis : Frédéric Bon. Les sondages peuvent-ils se tromper ? Paris, Calmann-Lévy, 1974, p. 22. On peut aussi conseiller la lecture de : Frédéric Micheau. La prophétie électorale. Les sondages et le vote. Paris, Editions du Cerf, 2018.
5Ces précisions méthodologiques répondent à l’application de la loi n°2016-508 du 25 avril 2016, qui elle-même apportait plusieurs modifications à la loi du 19 juillet 1977. Le législateur s’est en effet saisi à plusieurs reprises des questions de publication des sondages politiques et électoraux, notamment pendant les périodes de campagne électorale. Sur ces questions, voir la très bonne synthèse de Léo Gerville-Réache. La loi et les sondages électoraux. 49ème Journées de statistique, Mai 2017, Avignon, France. https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01531483.
6Dans les faits, la situation est plus complexe car si les individus sondés sont choisis par la méthode des quotas, les points géographiques dans lesquels ils résident peuvent avoir été tirés au sort.
7Dans la mesure où les données de second tour n’ont pas été officiellement publiées par l’institut de sondage mais ont été confirmées par lui quant aux pourcentages dévoilés, on a appliqué pour le calcul des marges d’erreur les taux de participation et de certitude de vote des données du premier tour.
8On peut notamment citer ici le rôle de mon collègue du CEVIPOF, Jean Chiche, qui a œuvré au sein de la Société Française de Statistique, à ces rapprochements. Voir : Jean Chiche, "Un point de vue sur les sondages d’intentions de vote en 2017", VARIANCE.EU, 31/03/2017, http://variances.eu/?p=2105
Avner Bar-Hen, Jean Chiche. Les sondages sont-ils devenus fous ?. Images des Mathématiques, CNRS,
2009, https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00585951. Voir également le dossier consacré aux sondages électoraux dans : Statistique et société, Vol. 1, N° 2 octobre 2013. Enfin, il faut noter l’importante contribution à ces débats de Claire Durand, de l’Université de Montréal.
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