Sans toutefois faire référence à l'objectif d’allocation de 2 % du PIB au budget de défense, la nouvelle coalition s’engage à assumer ses engagements au sein de l’Alliance : "L’OTAN reste le fondement indispensable de notre sécurité. Nous nous engageons à renforcer l’alliance transatlantique et à partager équitablement les charges."
Cet engagement fort en faveur de la relation transatlantique représente un élément de continuité par rapport à l’ère précédente, durant laquelle la Chancelière et sa Ministre de la défense, Annegret Kramp-Karrenbauer, rappelaient qu’en matière militaire, les Étatsmembres devaient "devenir plus européens pour rester transatlantiques". Cet engagement est désormais renforcé par un positionnement plus clair de l’Allemagne aux côtés des États-Unis dans son rapport à la Chine. L’accord de coalition précise ainsi que le nouveau gouvernement aspire "à une étroite concertation transatlantique en matière de politique chinoise, et cherchera à coopérer avec ses partenaires pour réduire les dépendances stratégiques". L'accord de coalition mentionne explicitement Taïwan, la question du Xinjiang et celle de Hong-Kong, en affirmant vouloir davantage lier la politique étrangère au respect des droits de l’Homme. Comme l’explique un article du journal allemand Die Zeit, la nouvelle coalition entend rompre avec la naïveté qui marquait jusqu’alors la relation de l’Allemagne vis-à-vis de la Chine, et ouvre la voix à la définition d’une nouvelle politique chinoise, plus européenne et plus souveraine.
Un nouvel élan européen
Pour la nouvelle ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, attachée à défendre l’État de droit en Europe et à montrer un visage plus ferme vis-à-vis de la Russie de Poutine, "une politique étrangère allemande forte ne peut être qu’européenne". La défense d’une souveraineté stratégique européenne, explicitement mentionnée dans le contrat de coalition, est l’expression la plus claire du positionnement résolument pro-européen du nouveau gouvernement - et de son rapprochement avec la vision de l’Europe défendue par le Président français Emmanuel Macron.
Contrairement à la position défendue par l’Allemagne d’Angela Merkel, le nouveau gouvernement accepte l'idée d’avancer avec un petit groupe d'États sur des projets concrets et entend réformer le fonctionnement des institutions européennes, en soutenant une révision des traités. La coalition s’engage par ailleurs à promouvoir une véritable politique étrangère, de sécurité et de défense commune en Europe, en proposant notamment de remplacer la règle de l’unanimité par un vote à la majorité qualifiée, afin de permettre à l’UE d’agir de manière plus efficace et plus unie sur la scène internationale.
Ajouter un commentaire