L’économie française, comme la plupart des économies industrialisées, a repris son expansion dès la fin du confinement "dur", suivant en cela le scénario chinois avec un trimestre de retard. Début septembre, nous étions cependant loin du niveau d’activité d’avant l’épidémie. Certes, l’indicateur de climat des affaires de l’Insee a rebondi de près de 40 points (c’est à dire 4 écart-types de la série longue) par rapport au mois d’avril, mais il était encore 9 points en dessous de sa moyenne historique, et 14 points plus bas qu’au mois d’avril. Il y a donc du chemin à faire pour que notre économie retrouve un niveau d’activité normal, encore plus à faire pour regagner le terrain perdu pour la création de richesse et donc de revenu.
La reprise va certainement se poursuivre, comme le montrent sans ambiguïté l’indicateur de retournement conjoncturel, calé à son niveau maximum, et le niveau élevé des anticipations des entreprises révélés par les enquêtes de l’Insee. Sera-t-elle suffisante pour réparer les dégâts du confinement ? Pourrait-elle être entravée par les mesures sanitaires déployées récemment ? Les plans de relance du gouvernement et de l’Union européenne vont-ils changer la donne ?
La réponse à la première question est "probablement non", à la seconde "probablement oui". Quant à la troisième, nous attendrons de connaître les détails du plan. Mais, bien sûr, tout est dans la mesure. Pour tenter d’éclairer un peu le débat économique de rentrée, commençons par examiner ce que nous avons appris au cours de l’été.
Le commerce mondial s’est mieux tenu que prévu
Quelques bonnes nouvelles, d’abord. La baisse du commerce mondial au pire de la crise a été moins prononcée qu’on ne pouvait le craindre. Selon la compilation des données de commerce extérieur par le Centraal Planbureau (CPB) hollandais, qui fait autorité, le commerce de produits manufacturés s’est contracté de 12,5 % au deuxième trimestre par rapport au premier, malgré un rebond mensuel de 7,6 % en juin. Pour mémoire, le commerce mondial jaugé en rythme trimestriel avait baissé de 13 % en février 2009, suite à la crise financière. En raison du blocage de la production dans de nombreux pays, on s’attendait à bien pire, ce qui fut d’ailleurs le cas en Europe. L’épicentre de la contraction du commerce mondial, jugée par les importations, fut en effet la zone euro, avec une contraction de 14,2 % au deuxième trimestre, contre -11 % pour les États-Unis et -1,7 % pour la Chine, dont les importations s’étaient aussi contractées au 1er trimestre, mais modérément (-6,7 %).
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