Lorsque le gouverneur de l’État de São Paulo, João Doria, décrète une quarantaine de deux semaines et ferme les centres commerciaux et les offices religieux, Bolsonaro s’énerve : "L’État ne peut pas empêcher de se réunir les groupes religieux", et il accuse Doria d’être en campagne électorale. Le maire de São Paulo, Mario Covas, décrète quant à lui l’état d’urgence sanitaire dans la capitale économique du Brésil, épicentre du virus.
À l’image de Trump, plus préoccupé par la santé économique que par celle de ses concitoyens, Bolsonaro signe le 23 mars un décret autorisant les entreprises à suspendre le versement de salaires pendant 4 mois, provoquant l’émoi des travailleurs. Le mimétisme avec Trump l’amène à accuser la Chine d’avoir masqué la vérité, ce qui provoque un incident diplomatique.
Le 24 mars, alors que les chiffres officiels font état de 46 morts et 2200 personnes infectées, le président Bolsonaro tient des propos ahurissants à la télévision. Il semble s’adresser à sa base de soutien radicalisée bien plus qu’aux Brésiliens. Se voulant rassurant ("le virus est arrivé, nous l’affrontons et très vite il passera"), il conjure ses concitoyens de ne pas céder à la panique, et annonce qu’il faut "revenir à la normalité". Puis il enjoint le "petit nombre d’autorités étatiques et municipales d’abandonner le concept de la terre brûlée, la politique d’interdiction des transports, la fermeture des commerces et le confinement de masse", au moment où son ministre de la Santé s’emploie à convaincre les Brésiliens de rester chez eux. Il termine en se montrant bravache : "pour ce qui me concerne, au cas où je serais infecté, ne vous en faites pas, ce sera juste une petite grippe, un petit refroidissement".
Comment comprendre un tel comportement ? Bolsonaro semble déjà en campagne électorale, alors que les élections auront lieu en octobre 2022.
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