Les causes sont multiples, mais les conséquences facilement observables : rarement une campagne présidentielle n’aura été aussi peu passionnée, alors même que les candidats ont avancé de nombreux pions pour conquérir leur électorat.
Des propositions pourtant déjà sur la table
Quelles sont ainsi les principales thématiques qui ressortent, aujourd’hui, des programmes électoraux ?
Le pouvoir d’achat, problématique déjà centrale durant la crise du Covid-19 et préoccupation principale des Français, semble à nouveau avoir les faveurs des candidats. Revalorisations du SMIC, exonération d’impôt sur le revenu, baisse des charges salariales et cotisations patronales, baisse de la TVA : nombreuses sont les approches proposées pour augmenter le revenu réel des Français et leur capacité à consommer. Pour inciter à la dépense de l’épargne accumulée, la question des droits de succession - qui a fait l’objet d’un focus de l’Institut Montaigne - figure aussi parmi les thèmes phares de ce début de campagne, parce que celle-ci divise encore les candidats selon le spectre "gauche/droite".
Les enjeux énergétiques et environnementaux, au cœur des fractures idéologiques, ont aussi une place importante dans le débat actuel. Deux angles sont aujourd’hui priorisés par les candidats. Le premier, relativement consensuel, concerne la nécessité de répondre à l’augmentation importante des prix de l’électricité et du gaz et fait le lien entre pouvoir d’achat et énergie : comment rendre ces hausses de prix acceptables pour la population ? Le second, plus sujet à désaccord, concerne les technologies à privilégier : faut-il, ou non, lancer la construction de nouveaux EPR ou au contraire accélérer la sortie du nucléaire ? Quel investissement pour les énergies renouvelables comme l’éolien ?
Un troisième sujet qui figure à l’agenda de tous les candidats est celui de la santé : si 8 Français sur 10 estiment que le sujet de la santé n’est pas suffisamment bien traité par les candidats en campagne, il est néanmoins possible de relever quelques propositions mises dans le débat public. Il s’agit principalement de mesures de recrutement massif de soignants sur le prochain quinquennat, de revalorisation de salaires, ou encore d’une évolution du financement de notre système de soins à travers la fin de la tarification à l’acte : d’ampleurs différentes, les approches des candidats sont globalement alignées sur le sujet.
Au-delà de ces thématiques qui font l’objet de nombreuses propositions de la part des candidats, d’autres sujets trouvent aujourd’hui leur place : pêle-mêle, on retrouve la fiscalité de production, le contrôle de l’immigration (principalement à droite et à l’extrême droite), la réforme des retraites, la politique d’incitation à la natalité, les privatisations de certaines entreprises détenues par l’État, la politique du logement ou encore des mesures ayant trait aux conditions d’octroi du droit de vote… sans qu’aucune de ces thématiques n’ait pour l’instant trouvé un écho conséquent dans le débat.
Quels enjeux à venir ? Entre autres, politique internationale et dépenses publiques
À quoi s’attendre pour les semaines à venir ? Au-delà des sujets qui figurent déjà dans les programmes, parmi les thématiques qui pourraient, d’ici au premier tour, rejaillir et créer des lignes de séparation entre les différents candidats figurent les enjeux de politique internationale et de finances publiques.
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