Comme l’Union européenne ne contribue que pour moins de 12 % des émissions mondiales, son action ne changera qu’à la marge l’évolution du climat mondial. Cette vision statique des choses peut décourager les meilleures volontés politiques. Elle est erronée, pensons-nous. Si les 28 s’accordaient sur une trajectoire du prix du carbone élevée, ils devraient l’appliquer aussi bien aux produits locaux qu’aux importations, créant ainsi un important "dividende carbone". L’Union européenne disposerait de ce fait d’un puissant argument pour convaincre ses partenaires commerciaux de suivre la même voie, et, ainsi, de créer un "club climat", pour reprendre l’idée du prix Nobel William Nordhaus. Aujourd’hui, seule l’Union européenne est en mesure de la mettre en œuvre, car elle est politiquement mûre et a une taille suffisante pour y parvenir.
Cette note se propose d’examiner comment l’Union européenne pourrait faire basculer le monde, en adoptant une politique de décarbonation fondée sur le prix, sans mettre à mal son économie, grâce à une redistribution intégrale et décentralisée du dividende carbone permettant que la transition écologique ne soit pas seulement efficace mais aussi équitable.
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