Cette prévision est en ligne avec le ralentissement assez marqué de la croissance qui est observée depuis la fin 2017 (donc une diminution quasiment par un facteur 3 des créations nettes d’emploi) dans un contexte où la population active reste dynamique.
Cela étant, si l’on regarde les données de Pôle emploi, on constate une forte hausse de la catégorie D (les demandeurs qui ne sont pas disponibles pour rechercher un emploi). On peut y voir les premiers effets de la hausse des entrées en formation qui ont été rendus possibles par le commencement du Programme d’investissement dans les compétences (PIC) lancé par le gouvernement en 2018.
Tandis que nombre d'entreprises éprouvent des difficultés à recruter, la France compte tout de même 3,4 millions de chômeurs sans activité : comment expliquer ce décalage ? Comment le réduire ?
Les difficultés de recrutement ne sont pas nouvelles en France, mais il est vrai qu’elles atteignent des sommets préoccupants. On constate ce phénomène dans de nombreux pays de l’OCDE, notamment en Allemagne, mais principalement dans des pays qui sont au plein emploi. La spécificité française, c’est que nous avons la coexistence d’un chômage de masse et de difficultés de recrutements.
Ainsi, dans la dernière enquête de conjoncture de l’Insee sur les intentions d’embauche, 37 % des entreprises citent le manque de main d’œuvre compétente comme barrière à l’embauche fin 2018 contre 25 % début 2017.On peut penser qu’à ce niveau de tension, c’est la croissance économique elle-même qui est entravée. Dans le cas du bâtiment, secteur particulièrement touché par ce phénomène, on peut mettre cette situation en parallèle avec le recours sur une large échelle au travail détaché, dont le coût n’est souvent pas la première explication.
L’origine de ces difficultés de recrutement est plurielle et elle n’est pas toujours liée à l’insuffisance des compétences : par exemple, les conditions de travail parfois difficiles dans la restauration et parfois la mauvaise image expliquent une partie de la grande difficulté des restaurateurs à fidéliser leurs salariés.
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