Rechercher un rapport, une publication, un expert...
L'Institut Montaigne propose une plateforme d'Expressions consacrée au débat et à l’actualité. Il offre un espace de décryptages et de dialogues pour valoriser le débat contradictoire et l'émergence de voix nouvelles.
17/10/2014

1 661 heures travaillées en 2013

Imprimer
PARTAGER
1 661 heures travaillées en 2013
 Angèle Malâtre-Lansac
Auteur
Ancienne directrice déléguée à la Santé

 

Tribune d'Angèle Malâtre-Lansac, directrice des études de l'Institut Montaigne, parue dans Le Figaro Magazine le 17 octobre 2014

Les Français seraient-ils fâchés avec le travail ? L'ensemble des statistiques révèle en effet que la durée annuelle de travail des salariés à temps plein est dans notre pays parmi les plus faibles d'Europe : 1 661 heures en 2013, soit 186 heures de moins que l'Allemagne (Coe-Rexecode). C'est aussi en France que cette durée a le plus diminué depuis quinze ans. Cette moyenne cache de fortes disparités. Entre salariés et travailleurs indépendants, d'une part, puisque ces derniers comptent parmi ceux qui travaillent le plus en Europe ; entre secteurs public et privé, d'autre part ; entre entreprises, enfin, puisque les salariés des grands groupes travaillent en moyenne moins que ceux des PME-TPE. Ces disparités ne sont pas uniquement liées aux nombres d'heures hebdomadaires de travail.

C'est plutôt sur la durée annuelle que les différences explosent, avec un nombre de jours de congés et de RTT très variable (45 jours dans la fonction publique, 40 dans les grandes entreprises, 29 dans les TPE) et un absentéisme marqué dans certains secteurs.

Durées de travail basses, âge de départ à la retraite précoce, chômage élevé : tous ces facteurs concourent en France à limiter la quantité de travail et, de fait, la production du pays. Si la dégradation de la compétitivité française résulte évidemment d'une conjugaison de facteurs, le faible nombre d'heures travaillées ainsi que la hausse du coût salarial horaire, auxquels s'ajoute une productivité en berne, figurent parmi les facteurs ayant le plus handicapé l'économie française au cours des dix dernières années.

A l'heure où la France connaît une croissance particulièrement atone et traverse une crise économique majeure, l'impact macroéconomique, à moyen et long terme, d'une hausse du temps de travail doit motiver un changement. Cette réforme, loin de faire consensus aujourd'hui, devra s'appuyer sur un véritable travail de pédagogie auprès des Français, de leurs décideurs et des organisations syndicales.

Consulter le rapport - Temps de travail : mettre fin aux blocages

Recevez chaque semaine l’actualité de l’Institut Montaigne
Je m'abonne