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26/05/2014

Vers un syndicalisme de services ?

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Vers un syndicalisme de services ?
 Institut Montaigne
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Selon la direction générale du Trésor, la très faible syndicalisation des salariés français (seulement 8 % en 2010) expliquerait en partie les relations sociales conflictuelles que connaît notre pays ainsi que ses difficultés à mener à bien des réformes d'ampleur. Pour remédier à cet état de fait et augmenter le nombre de salariés syndiqués, il est temps de développer un syndicalisme de services "à la française".

Le syndicalisme français dans une situation inquiétante

Les transformations du syndicalisme français l'ont conduit en 25 ans d'un taux de syndicalisation d'environ 25 % à moins de 8 % aujourd'hui. Cette tendance ne fait que s'accélérer et l'on voit apparaître de véritables déserts syndicaux dans un certain nombre de professions qui composent une part importante du salariat, tels que les métiers de service ou la grande distribution.

Le mouvement syndical est peut-être représentatif au sens juridique du terme mais manque de légitimité par la faiblesse de son ancrage, notamment dans le secteur privé. La relève syndicale est un enjeu essentiel pour les dix prochaines années et devra être assise sur un grand nombre d'adhérents. Cet enjeu relève en grande partie de la responsabilité des acteurs syndicaux eux-mêmes.

Peu d’incitation pour les salariés à se syndiquer…


La Belgique, la Suède, le Danemark et la Finlande ont développé un modèle original de syndicalisme : le système dit "de Gand". L’adhésion à un syndicat conditionne l’accès à certaines prestations sociales (y compris l’assurance-chômage et l’assurance-maladie). Ce système permet à ces pays de maintenir un taux élevé de syndicalisation.

En revanche, en France l'adhésion à un syndicat n'apporte que peu de droits et avantages spécifiques. En effet, la France connaît un des taux de couverture conventionnelle les plus importants des pays de l’OCDE (93 % en 2008). Ainsi, le fait que tous les salariés bénéficient des accords négociés par les syndicats n’incite pas à l’adhésion.

Peu d’incitations pour les organisations syndicales à chercher des adhérents…
 
De leur côté, les organisations syndicales sont peu incitées à développer l’adhésion puisque leur financement ne provient pas de façon prépondérante des cotisations payées par leurs adhérents mais principalement de l'État, des employeurs et des organismes paritaires.

Proposer des services pour inciter à l’adhésion


Le développement d’un syndicalisme de services "à la française", axé sur un soutien effectif aux adhérents dans de nombreux domaines (santé, psychologique, juridique, financier, familial, etc.) permettrait de donner du sens à l’adhésion et d’augmenter le taux de syndicalisation.

Dans son rapport Reconstruire le dialogue social de juin 2011, l’Institut Montaigne proposait ainsi le développement d’un syndicalisme de proximité auprès des salariés des TPE et PME, des emplois précaires et des saisonniers. Pour ce faire, la proposition de services en lien direct avec le travail et l’emploi, ainsi que la mutualisation des moyens des syndicats sont des pistes à explorer.

Le développement de mécanismes d’incitation à l’adhésion permettrait de renforcer la légitimité des syndicats et d’améliorer la qualité des négociations et du dialogue social.

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