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25/04/2016

Regagner la légitimité : le cas d’un président sortant en fin de premier mandat

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Regagner la légitimité : le cas d’un président sortant en fin de premier mandat
 Institut Montaigne
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Les primaires occupent une place croissante dans le paysage politique français : la primaire de la droite et du centre se tiendra en novembre 2016, une partie de la gauche plaide pour l'organisation d'une primaire ?de toutes les gauches' et des mouvements s'organisent pour faire émerger des candidatures de simples citoyens. Retour sur un phénomène qui va rythmer l'année 2016.


Quatre conditions pour des primaires pleinement démocratiques


Les primaires ne sont pas un phénomène nouveau dans le paysage politique français. En effet, en 1995 déjà, Lionel Jospin s’imposait comme le candidat à la présidentielle après son élection à la tête du PS par ses adhérents, dans le cadre d’une primaire fermée. Cependant, c’est sans conteste la primaire socialiste ouverte de 2011 qui a donné une toute autre ampleur au phénomène : six candidats et près de trois millions de participants à chaque tour. François Hollande est ainsi devenu le premier président de la République issu d’une primaire ouverte.

Les primaires s’installent durablement dans le paysage politique français. A l’issue de mois d’auditions et de réflexion, l’Institut Montaigne a formulé dix propositions pour que les primaires soient guidées par quatre grands principes qui en garantissent la valeur : honnêteté, pluralité, équité et enfin délibération.

Ouvrir l’accès aux candidatures pour garantir le principe de pluralité


Au-delà du contexte politique actuel, dans lequel la question de la mise en place d’une primaire à gauche suscite des débats passionés, l’Institut Montaigne propose de soumettre de façon systématique un président en fin de premier mandat à une primaire si le parti dont il est issu la pratique.

Discutée avec plus de trente personnes auditionnées par notre groupe de travail, cette idée semble se heurter à un consensus anti-primaire qui y voit un risque d’affaiblissement du président en exercice. Pourtant, avec une primaire, le président sortant qui se porte candidat peut être relégitimé et son camp verra augmenter ses chances de gagner la présidentielle. Aux Etats-Unis d’ailleurs, le président sortant accepte la primaire.

Relégitimer et amener son camp vers la victoire


Dans son ouvrage Les primaires pour Les Nuls, paru en avril 2016, l’Institut Montaigne souligne que les primaires doivent être perçues comme une opportunité plutôt qu’un obstacle pour la majorité sortante. Si le président sortant est confirmé par la primaire, il gagne une nouvelle légitimité qui permettra à son camp d’être plus fort pour s’imposer lors de l’élection présidentielle. Si le président sortant perd, alors il laisse la place à un candidat qui emporte une adhésion plus forte, et qui sera en meilleure position pour amener son camp vers la victoire.

Cette pratique est banalisée aux Etats-Unis, terre des primaires, où tout président sortant se soumet à l’exercice de la primaire dans son camp. Le président Obama s’est ainsi présenté à sa réélection en 2012, fort du soutien du parti démocrate suite à sa victoire au moment de la primaire. Lorsque le président est apprécié, il ne s’agit que d’une formalité. Mais lorsqu’il est rejeté, elle peut l’obliger à renoncer comme l’ont fait Harry S. Truman (en 1952) et Lyndon B. Johnson (en 1968).

Ainsi, avec une primaire, un président aimé sera plébiscité, un président rejeté sera écarté et un président toléré sera relégitimé.

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