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12/02/2015

Marché du travail : la grande fracture - Nouvelle publication

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Marché du travail : la grande fracture - Nouvelle publication
 Institut Montaigne
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Faisant suite aux travaux de l'Institut Montaigne sur le fonctionnement de notre marché du travail et sur le chômage de masse, l'étude publiée aujourd'hui Marché du travail : la grande fractures'attache plus particulièrement à analyser le phénomène de "polarisation" qui depuis plusieurs décennies modèle notre société.

Rédigée par David Thesmar, professeur à HEC, et par Augustin Landier, professeur à la Toulouse School of Economics, cette étude décrypte la fracture que connaît le marché du travail français depuis 30 ans. Comment s’explique la montée du chômage de masse dans notre pays ? La société post-industrielle est-elle fatalement une société sans emplois ?

Le chômage de masse concerne essentiellement les travailleurs peu qualifiés


En 2012, le taux de chômage des personnes ayant un niveau de qualification égal au Brevet des collèges est de 15 % et les actifs ayant un niveau d’étude inférieur au baccalauréat constituent plus de 61 % des chômeurs. Ce constat n’est pas propre à la France ; mais ce qui la distingue d’autres pays européens c’est le poids important des peu qualifiés dans sa population active (25 % des 25-64 ans en 2013).

Cette population a subi de plein fouet les effets de la polarisation de notre marché du travail


Depuis plus de 30 ans, le progrès technique a accéléré le remplacement des emplois "automatisables" par des machines. Le phénomène a été particulièrement fort dans l’industrie. Du fait de cette transition, les emplois dits de "milieu de gamme" (ouvriers qualifiés, secrétaires, etc.) ont considérablement diminué au profit des emplois qualifiés managériaux, d’une part, et des emplois de services à la personne, peu qualifiés, à faible productivité et moins bien rémunérés, d’autre part. Inversement, les métiers managériaux ou créatifs ont vu leur productivité multipliée grâce aux NTIC et leur salaire croître par rapport au salaire médian. C’est donc un choc inégalitaire sans précédent qui s’est ainsi produit en quelques années.

Pour endiguer cette montée des inégalités, la France a massivement utilisé l’arme du SMIC (qui a augmenté de 28 % entre 1990 et 2010, contre 10 % pour le salaire moyen).

Résultat : le SMIC est aujourd’hui une forte barrière à l’entrée sur le marché du travail pour les non qualifiés en France. En témoigne le taux de chômage particulièrement élevé des professions dont le salaire moyen est proche du SMIC (entre 10 et 15 %).

C’est donc au niveau du SMIC qu’il convient d’agir et de diminuer résolument le coût du travail non qualifié. Une société post-industrielle n’est pas une société sans emplois.

Consulter l’étude et le résumé
Consulter les graphiques

A lire :
L’Éducation nationale, plus que jamais fabrique à chômeurs ? - L'Opinion, 12 février 2015
Le coût du travail doit-il encore être réduit ? - Challenges, 12 février 2015

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