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19/01/2009

La Hollande, l'autre pays de la diversité

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La Hollande, l'autre pays de la diversité
 Institut Montaigne
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A l'occasion de l'investiture de Barack Obama, les yeux du Monde seront rivés cette semaine sur les Etats-Unis. Mais en matière de représentation des minorités visibles en politique, il est un pays, en Europe celui-là, qui mérite lui aussi attention : la Hollande.

Le plat pays est en effet le seul du Vieux continent où la proportion de minorités visibles à l'Assemblée (8 %) équivaut, à quelque chose près, au pourcentage de la population récemment issue de l'immigration (9 %). C'est sans équivalent aujourd'hui en Europe et, au-delà, dans le monde occidental.

Outre l’interdiction du cumul des mandats et un mode de scrutin favorable – la proportionnelle intégrale, une (large) partie de l'explication est à chercher du côté du droit de vote accordé aux étrangers aux élections locales. Mise en œuvre au milieu des années 1980, cette mesure a eu une influence décisive sur la vie politique néerlandaise, les partis prenant l’habitude de chercher à capter ce nouvel électorat. La diversité dans le champ politique a, depuis lors, fortement progressé sur le plan local - Rotterdam, la deuxième ville des Pays-Bas, vient d’ailleurs tout juste d’élire, en la personne d’Ahmed Aboutaleb, le premier maire d’origine marocaine de son histoire ; mais également sur le plan national : le poids des élus issus de la diversité à la première chambre (l’équivalent de notre Assemblée nationale) est passé de 0,66 % en1986 (1 député sur 150) à 4,6 % en 1994 (7 sur 150) pour atteindre 8 % aujourd’hui (12 sur 150).

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, il est fort à parier qu’accorder le droit de vote aux étrangers non communautaires pourrait favoriser la diversité de la représentation politique en France. C’est en tout cas l’une des huit propositions contenues dans la note « Ouvrir la politique à la diversité » que l’Institut Montaigne s’apprête, cette semaine, à publier. Histoire que le rêve américain d’aujourd’hui devienne peut-être une réalité française demain…

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