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16/07/2012

Julien Damon, "Lutter contre la pauvreté avec efficacité"

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En 2000, l’INSEE recensait 7,8 millions de personnes pauvres en France. On en compte aujourd’hui 8,2 millions. Non seulement la pauvreté persiste et ce malgré les nombreuses politiques publiques mises en œuvre depuis les années 1980, mais elle est également plus durement ressentie et plus largement redoutée par la population. La contribution de Julien Damon à Reformer par temps de crise nous invite à réfléchir sur les nouvelles formes de pauvreté et la manière avec laquelle il faut les combattre.

Quelle pauvreté ?
Julien Damon met en évidence six transformations majeures de la pauvreté: elle a rajeuni, elle s’est urbanisée, elle s’est déplacée des familles nombreuses vers les familles monoparentales, elle touche désormais des actifs qui travaillent, elle est mieux mais imparfaitement prise en charge par l’Etat-Providence. Enfin elle est plus durement ressentie et plus largement redoutée par la population.
Le fait que la pauvreté concerne désormais principalement les familles monoparentales est un changement considérable. Il doit commander des réorientations de la politique familiale. De ce point de vue, la forfaitisation des allocations familiales permettrait de venir en aide aux familles dès le premier enfant. De manière provocatrice, l’auteur propose également de favoriser la conjugalité en prévenant contre les trop nombreuses séparations, qui sont couteuses pour les individus et la collectivité.

Des politiques publiques de plus en plus complexes et illisibles
Julien Damon dénonce un "édifice global illisible et incompréhensible". Depuis les années 1980, les dispositifs de lutte contre la pauvreté se sont empilés : du RMI en 1988, en passant par la CMU en 1999 jusqu’au RSA. L’auteur prend justement pour exemple le RSA pour dire à quel point il est nécessaire d’affirmer des orientations politiques claires et de s’y tenir. Le RSA, sans aller au bout de son projet initial, ce qui passe par une fusion de l’Allocation de solidarité spécifique et de la Prime pour l’emploi, est vouée à être inefficace.

Simplifier et réorienter les politiques publiques de lutte contre la pauvreté ?
La proposition centrale du chapitre concerne la simplification des politiques de lutte contre la pauvreté. Il s’agit d’une double logique d’unicité : d’une part, l’unicité du guichet d’entrée qui assurerait une relation simplifiée de l’usager avec l’ensemble des dispositifs. D’autre part, l’unicité de la responsabilité de la prise en charge. C’est le modèle du référent unique à l’image du médecin traitant.
Julien Damon conclut par une proposition audacieuse, la nationalisation des associations qui œuvrent contre la pauvreté et sont financées intégralement par les pouvoirs publics.

Aller plus loin
- Pauvreté, exclusion : ce que peut faire l'entreprise, Rapport - Février 2006

- En savoir plus sur l'ouvrage Réformer par temps de crise

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