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01/07/2009

Grand emprunt national : où devrait aller l’argent ?

Grand emprunt national : où devrait aller l’argent ?
 Institut Montaigne
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François Fillon a réuni dimanche dernier la totalité des ministres pour évoquer les priorités du grand emprunt national. Annoncé par Nicolas Sarkozy devant le Congrès, cet emprunt est destiné à créer des richesses et des emplois, combler le retard économique de la France et renforcer son tissu industriel. Il sera lancé début 2010.

Où ira l’argent du grand emprunt ?
Education, formation professionnelle, recherche, santé, innovation… Nicolas Sarkozy avait déjà énuméré certaines priorités de ce grand emprunt national en amont du séminaire gouvernemental de dimanche dernier. François Fillon a de son côté insisté sur le numérique, les nanotechnologies, les biotechnologies, les écotechnologies et "la voiture du futur". Les ministres ne sont pas en reste et entretiennent le flou, plusieurs s’étant déjà prononcés en faveur de projets concernant leur propre domaine de compétence.

Plutôt qu’un grand emprunt national, dont la pertinence est sujette à caution, c’est d’un grand élan en faveur de la recherche que notre pays a besoin. C’est d’elle que dépendra la capacité de nos entreprises à innover, et partant à rester compétitives dans l’économie globale de la connaissance qui constitue désormais leur environnement.

Doper la recherche fondamentale pour créer des emplois
Miser sur la matière grise suppose cependant un système d’enseignement supérieur et de recherche très performant. Là se développe la recherche fondamentale qui débouche sur les avancées majeures et l’innovation scientifique dont peuvent ensuite se saisir les entreprises françaises pour les valoriser sur le marché.

En France, on laisse peu à peu péricliter notre recherche fondamentale, ce qui handicape les entreprises et la création d’emplois !

Un moyen (parmi d’autres) de relancer la recherche serait de sélectionner 150 équipes de recherche françaises issues d'établissements d'enseignement supérieur public ou privé sur la base de critères d’excellence propres à la recherche fondamentale. 100 équipes en sciences dures et 50 en sciences humaines et sociales. Laissées libres dans leur travail, non soumises à un programme devant aboutir à un type d’innovation prédéterminé et financées pendant trois ans, ces 150 équipes seraient évaluées a posteriori au cours de la 3e année.

Responsabiliser les Français par rapport à la recherche, pourquoi pas dans le cadre du grand emprunt national, voilà qui pourrait tout à la fois stimuler la compétitivité du pays et réconcilier nos concitoyens avec l’idée de progrès.

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