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28/10/2014

Formation professionnelle : évaluer, simplifier et cibler les moins qualifiés

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Formation professionnelle : évaluer, simplifier et cibler les moins qualifiés
 Institut Montaigne
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Les Echos dénonçait dans un récent article l'état catastrophique de la formation professionnelle qui demeure "un service élitiste" et remettait en cause la loi du 5 mars 2014 relative à la formation.

Etat des lieux.

La formation professionnelle bénéficie aux plus qualifiés

L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), pour sa part, fournissait déjà de nombreux indicateurs dans une note d’octobre 2013 sur la formation des adultes en France. L’Insee souligne l’existence d’une réalité plurielle en termes de formation. Ainsi, alors que les cadres choisissent de suivre une formation, celle-ci serait le plus souvent subie par les ouvriers : "La majorité des formations suivies par les employés et les ouvriers sont vécues comme obligatoires (60 %), contre un peu plus du tiers de celles suivies par les cadres". De surcroît, il existe, selon l’Insee, une corrélation positive entre le niveau de formation initiale et la possibilité d’effectuer une formation : "Ainsi, chez les actifs occupant un emploi, 66 % des diplômés de niveau supérieur à bac+2 ont suivi au moins une formation professionnelle dans l’année, contre 25 % des personnes sans diplôme". Enfin, l’Insee met en cause des obstacles matériels à la formation : responsabilité familiale, éloignement de formation, refus de la part de l’employeur, etc.

Les conditions d’accès à la formation obèrent l’avenir des moins favorisés, alors que ce sont les premiers qui devraient pouvoir bénéficier de la possibilité de renforcer – voire d’acquérir – des compétences.


Ces inégalités d’accès à la formation sont regrettables et devraient être rapidement contrôlées, si l’on ne veut pas que l’écart s’accroisse davantage entre une main d’œuvre qualifiée et une autre plus démunie face aux exigences du marché de l’emploi.

Des propositions pour une formation professionnelle au service de l’employabilité.

Comme le relève l’Insee, ces inégalités sont en partie dues à une méconnaissance du droit à la formation. Ainsi, seules "53 % des personnes de 18 à 64 ans déclarent avoir "entendu parler" du droit individuel à la formation (DIF) introduit en 2004, et 50 % du congé individuel de formation (CIF)", selon la note citée ci-dessus.

L’Institut Montaigne propose, notamment :
- de rendre plus équitable l’accès à la formation, tout en donnant plus d’autonomie aux bénéficiaires dans leur choix ;
- de faire émerger un marché de la certification en évaluant les résultats des formations proposées, à l’instar de ce qui a été mis en place en Allemagne, afin d’assurer l’efficacité de la formation qui, en France, représente un 32 milliards d’euros ;
- de simplifier l’ensemble du système, de la collecte à l’attribution de subventions.

Par Ian Cugnière pour l'Institut Montaigne

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