L’État n’est donc pas le "mammouth immobile" critiqué par certains. Les réformes se sont accumulées dans le temps, en particulier dans la période contemporaine, parfois en se complétant, mais trop souvent en se superposant.
Ces transformations ont entraîné une hausse très importante des dépenses publiques et des effectifs : de 4 % de la population active au début du XIXe siècle, les effectifs représentent désormais 20 % de la population active. Cette hausse est elle-même le résultat d’un choix de société : la France a opté pour un modèle social généreux, ce qui n’est pas un problème si celui-ci apporte la satisfaction escomptée (par rapport aux dépenses engagées).
Mais c’est aujourd’hui loin d’être le cas. Le Baromètre des Territoires, réalisé par l’Institut Montaigne et Elabe, a montré que plus d’un Français sur trois considèrent que les impôts et les taxes sont inutiles, quand 65 % estiment qu’ils contribuent au système plus qu’ils n’en bénéficient.
Mais rien n’est perdu car parallèlement 81 % des Français disent être prêts à payer plus d’impôts ou de taxes si cela permettait d’avoir un meilleur système de santé, de réduire les pollutions ou d’avoir une meilleure éducation.
Se pose donc le problème de l’efficacité des services publics. L’une des principales causes de l'insuffisante efficacité de l’action publique tient de sa complexité, à mettre sur le compte d’une longue accumulation de réformes de l’État (cf paragraphe 1). Il est temps de simplifier !
Dans une période de transformations accélérées, il apparaît que certaines rigidités observées dans le fonctionnement de nos différentes administrations peuvent également freiner leur adaptation aux évolutions économiques, technologiques et sociales de la France, voire même entraver la transformation de notre pays. Sans renoncer aux valeurs qui fondent notre service public, il s’agit donc d’assouplir l’action publique afin d’accompagner au mieux ces transformations.