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01/02/2007

Favoriser les échanges entre élus européens et élus nationaux

 Gunilla Björner
Auteur
Ancienne responsable des relations institutionnelles de l'Institut Montaigne

Dire que l'Europe traverse actuellement une période difficile est un euphémisme. La réunion la semaine dernière en Espagne des dix-huit pays-membres « amis de la Constitution européenne» met encore une fois en exergue une Europe divisée, coupée en deux entre le camp de « non » et le camp de « oui ».

Cette focalisation quasi-exclusive sur la question institutionnelle élude pourtant un point essentiel : si une réforme des institutions est certainement nécessaire, elle ne peut pas constituer la base d’une véritable relance de l’Europe.

La seule relance possible doit s’appuyer sur des projets concrets, susceptibles de produire des résultats tangibles pour les citoyens, les grands oubliés du débat actuel. Mais tout redémarrage du projet européen suppose d’abord et avant tout, d'associer plus étroitement les citoyens et leurs représentants dans les parlements nationaux à l'élaboration des politiques communautaires.

Une mesure simple pourrait à cet égard être rapidement mise en place pour favoriser une meilleure implication des parlements nationaux dans le processus décisionnel : chacun des 27 parlements nationaux devrait avoir la possibilité d'envoyer en permanence au Parlement européen trois à cinq élus comme observateurs.

Le mécanisme serait basé sur un système de rotation et permettrait aux élus nationaux des Etats-membres de prendre part aux travaux des commissions du Parlement européen et de questionner les députés européens en session plénière.

Les avantages d'un tel "stage parlementaire européen" seraient nombreux : une meilleure compréhension du processus de décision communautaire (obscure pour tous sauf les initiés) et une meilleure connaissance du fonctionnement interne du Parlement européen et des autres institutions bruxelloises.

Les parlementaires nationaux seraient ainsi mieux en mesure d’expliquer le fonctionnement de l’Union aux citoyens, ce qui permettrait sans doute de faire tomber un grand nombre des préjugés à son égard.

Ce "stage parlementaire" serait également l'occasion pour les parlementaires nationaux de nouer des contacts professionnels et personnels avec tous les acteurs du paysage communautaire. Cette proximité est d'une importance capitale pour instaurer la confiance nécessaire à une meilleure coopération.
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