Si l’on suit l’hypothèse selon laquelle la durée pour oblitérer le virus dans une population est de 250 jours, la perte d’activité des 40 % de personnes confinées ne pouvant pas travailler représente au total une perte de l’ordre de 21 % annuel. En revanche, le taux de mortalité est extrêmement faible, de l’ordre de 3 personnes pour 10 000.
Ce modèle se construit donc sur un confinement extrêmement long avec une perte économique considérable. C’est cette perte économique aujourd’hui trop importante qui pousse la France à déconfiner.
La stratégie de "flatten the curve"
Cette stratégie de confinement, qui refuse le confinement massif et les pertes économiques associées, choisit de ne confiner qu’une partie de la population, afin d’effleurer la capacité maximale des lits d’hôpitaux. En France, ce système reviendrait à confiner 35 % de la population. Grâce à la proportion croissante de personnes immunisées, le taux d’infection diminue progressivement et l’économie se stabilise. Ce scénario de confinement partiel conduit à une perte d’économie beaucoup moins importante, limitée à une baisse de 7 % mais entraîne un taux de mortalité très fort, de l’ordre de 3 personnes sur 1000. Suivant l’estimation de la vie humaine à 1 million d’euros, cette perte globale de la vie humaine représenterait environ 15 % du PIB annuel français.
La stratégie du stop and go
Ce système propose d’instaurer une politique de confinement fort chaque fois que le taux des lits d’hôpitaux accueille un seuil critique, qui est levée lorsque ce taux d’utilisation atteint 10 % de sa capacité maximale. Suivant ce scénario, la première vague d’épidémie est relativement limitée. En France, le confinement imposé à partir du 17 mars, peut-être trop tôt, a ainsi fortement limité la propagation du virus. Après 50 jours, quand les lits d’hôpitaux sont libres, le confinement est levé à 90 % de la population, avec le maintien de 10 % de la population confinée. Cependant, ce déconfinement précoce provoque une deuxième vague d’épidémie qui va très rapidement saturer le système de santé.
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