La composition familiale des Gilets jaunes est très proche de celle de l’ensemble de l’échantillon interrogé : 35 % (-1) vivent en couple sans enfant, 29 % (+1) en couple avec enfant, 22 % (-1) seuls sans enfant, 9 % (+3) seuls avec enfant, 5 % (-1) chez leurs parents et 1 % (=) en colocation. La seule sous-catégorie qui est significativement surreprésentée au sein des Gilets jaunes est celle des femmes vivant seules avec enfants : elles représentent 12 % au sein des Gilets jaunes alors qu’elles ne représentent que 6 % de l’échantillon de Français interrogés.
Par contre, la situation économique des Gilets jaunes est significativement moins bonne que la moyenne. Leur niveau de vie est de 1 486€ par mois contre 1 777€ par personne en moyenne pour l’échantillon de Français interrogés.
Géographiquement, les Gilets jaunes sont présents sur l’ensemble du territoire national mais la fourchette des Français qui se disent Gilets jaunes varie entre 28 % en Occitanie ou 27 % en Bourgogne-Franche-Comté et 17 % en Ile-de-France. Si on se focalise sur les anciennes régions administratives, on constate que les Gilets jaunes sont surreprésentés le long des territoires que le géographe Roger Brunet appelait "la diagonale du vide", s’étendant des Ardennes aux Hautes-Pyrénées : Champagne-Ardenne (+7 points par rapport à la moyenne nationale de Gilets jaunes ), Bourgogne (+5), Franche-Comté (+6), Auvergne (+2), Limousin (+4), Languedoc-Roussillon (+5) et Midi-Pyrénées (+6) . À ces territoires, il faut ajouter aussi une surreprésentation des Gilets jaunes en Haute-Normandie (+4).
Crise du pouvoir d’achat et sentiment de déclassement social
Dans le Baromètre des Territoires, les Français font le récit d’une vie privée heureuse, mais d’un pouvoir d’achat sous pression et d’un sentiment désormais majoritaire de vivre dans une société produisant relégation et exclusion. Malgré ces tensions, leur espace personnel agit comme un bouclier protecteur face aux difficultés économiques et sociales.
- Chez les Gilets jaunes, la vie privée est moins à même d’offrir ce sentiment de protection : ils sont moins nombreux que la moyenne des Français à se déclarer heureux (64 % contre 73 %) et à partager le sentiment d’avoir choisi la vie qu’ils mènent (50 % contre 60 %), ils sont plus nombreux (60 % + 6) à avoir une vie sociale réduite ou nulle et ils sont moins nombreux à avoir le sentiment de pouvoir compter sur quelqu’un de leur entourage en cas de problèmes graves (69 %, -5).
Cette tension est d’autant plus forte que les Gilets jaunes vivent de manière quasi-permanente une véritable crise du pouvoir d’achat :
- 65 % des Gilets jaunes ont des fins de mois difficiles (+17 points par rapport à la moyenne des Français) ;
- 69 % ont retardé ou renoncé à des soins de santé lors des douze derniers mois (+18) ;
- 51 % ont été à découvert régulièrement lors des douze derniers mois (+13) et ceux qui le sont le sont en moyenne le 17 du mois ;
- 55 % ont le sentiment que leur situation financière s’est dégradée lors des douze derniers mois (+12).
Par ailleurs, la moitié des Gilets jaunes cherche systématiquement les prix les plus bas lors de ses courses alimentaires et les deux tiers lors de l’achat de vêtements et de chaussures, ce qui est dans les deux cas fortement supérieur à la moyenne des Français (+15 points). Un peu plus d’un tiers des Gilets jaunes a régulièrement du mal à payer ses factures d’électricité (+15), son loyer ou prêt immobilier (+13), et ses impôts et taxes (+14). Mais la crise du pouvoir d’achat chez les Gilets jaunes s’exprime encore plus vigoureusement sur la question des frais de transports et du carburant : la moitié d’entre eux a régulièrement du mal à payer ses frais de transports alors que cela n’est le cas que pour un quart des Français. Ceci confirme la place centrale qu’occupe l’utilisation de véhicules motorisés (voiture, moto, scooter) pour les Gilets jaunes : les trois quarts les utilisent tous les jours (75 %, +9), et presque la moitié plusieurs fois par jour (46 %, +9).
Le pouvoir d’achat est de loin le sujet qui les préoccupe le plus (50 %, +10), devant les retraites (30 %, +4), l’emploi (28 %, +3) et l’immigration (27 %, +4).
Sûr que ce ne sont pas les…
Sûr que ce ne sont pas les gens qui travaillent plus, pour gagner plus, qui vont passer, en plus, leurs samedis à tout casser dans les grandes villes !!
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david MOULOUD theophile41@orange.frCette étude rejoint mon…
Cette étude rejoint mon expérience et la connaissance du moi élément en Auvergne.
Le GJ sont en effet en majorité des actifs, avec beaucoup de femmes et des niveaux de revenus un peu (un peu seulement) en dessous de la moyenne.
La pression sur les transports : prix, retrait de points, amendes, lourdeur administrative des cartes grises assurances contrôle technique font déborder le vase.
La colère est grande et c’est de sa profonde d’Europe que vient cette DÉTERMINATION qui est là depuis le début en novembre 2018.
Cette DÉTERMINATION que le pouvoir ne perçoit pas, ne ressent pas, ne comprend pas. Ce serait pareil avec les socialistes ou les républicains, même du Macron est encore plus obtu. Les GJ perçoivent l’incompréhension du pouvoir comme une preuve de son délitement et de son incompétence, et cela renforce encore le ras le bol.
Il est certain que le mouvement ne pourra s’arreter qu’avec de véritables et fondamentales évolutions : RIC, nouvelle fiscalité, mise au pas de la finance, prise de libertés vis à vis du carcan européen en matière de normes et de politique industrielle ou agricole.
Macron a RV avec l’histoire, mais depuis 4 mois il ne l’a toujours pas compris. S’il ne saisit pas cette chance, il risque d’amener le pays dans un état de guerre civile. Mais s’il voit l’ouverture qui lui tend les bra et qu’il se hisse à la hauteur des événements il peut devenir un grand président. Voire plus...
Nous le saurons en 2019.
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Alexis M libres.responsables@gmail.comAjouter un commentaire