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27/11/2015

Comment ouvrir le marché du travail à la jeunesse ?

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Comment ouvrir le marché du travail à la jeunesse ?
 Victor Poirier
Auteur
Ancien directeur des publications


Lundi 23 novembre, l'Institut Montaigne a participé au débat qui a réuni au Monde une dizaine de think-tanks, pour discuter de l'ouverture du marché du travail à la jeunesse. Objectif :
identifier les causes du chômage des jeunes et proposer des solutions.

Un constat : une jeunesse confrontée à de multiples obstacles

Un chiffre résume à lui seul la gravité du constat : en France, deux millions de jeunes ne sont ni en emploi ni en formation, et un actif de moins de 30 ans sur quatre est au chômage. Les multiples dispositifs inventés et remodelés à destination des jeunes ont non seulement échoué, mais aussi complexifié le marché de l’emploi. Il est donc indispensable de repenser l’accès des nouvelles générations au monde du travail.

Les causes de ce chômage sont structurelles :
-    La faiblesse de l’éducation, dès l’école primaire comme en témoigne la chute du niveau des écoliers français dans le dernier classement PISA de l’OCDE ;
-    L’apprentissage, qui n’est pas suffisamment développé en France et qui exclut largement les non-qualifiés (l’Institut Montaigne a proposé des solutions pour y remédier) ;
-    L’absence de "deuxième chance" en matière de formation : un enfant qui redouble son CP a neuf chances sur dix de ne pas obtenir de diplôme de l’enseignement supérieur ;
-    Les nombreuses discriminations sur le marché du travail à raison de l’origine sociale ou du genre, mais aussi de la religion, comme l’a prouvé le testing de Marie-Anne Valfort et l’Institut Montaigne.

Une priorité : relancer la création d’emplois

Les débats ont fait émerger un paradoxe quant à la situation des jeunes sur le marché de l’emploi. Les secteurs prometteurs ne manquent pas : de l’industrie à la transition énergétique en passant par la "silver economy", une multitude d’emplois aux degrés de qualification divers sont amenés à voir le jour. Mais ce potentiel ne s’exprime pas dans la création d’emploi. Il faudrait pour cela que l’embauche soit facilitée, le dialogue social fluidifié et la plus-value de la jeunesse soulignée, afin que chaque partie prenante sorte gagnante de l’équation. Par ailleurs, les questions du travail non-salarié et de l’entreprenariat constituent un véritable défi. Le fort potentiel associé à ces nouvelles formes de travail est bridé par une multitude d’obstacles, parmi lesquels la protection sociale, l’accès au logement, au crédit ou aux services publics.

Des solutions : libérer le potentiel de la jeunesse

Si le chantier est vaste, des solutions existent. Plusieurs pistes ont été explorées dans le cadre de ces discussions.

Il est d’abord essentiel de mettre en valeur le potentiel incarné par les plus jeunes générations. Dès l’école primaire, l’accompagnement des jeunes doit être plus efficace, afin d’offrir une opportunité à tous, indépendamment du milieu social duquel ils sont issus. L’apprentissage doit constituer une véritable alternative, en particulier au sein des jeunes peu qualifiés, pour qui la valeur ajoutée de ce dispositif est la plus importante.

Il est aussi indispensable de travailler à une adaptation du code de travail à la réalité des entreprises et des salariés d’aujourd’hui. Entre autres, les nouvelles formes de travail doivent être intégrées au système social car elles représentent un potentiel d’emploi toujours plus conséquent.

Retour sur l'évènement en vidéo


Table ronde 1 : Comment traite-t-on la formation des jeunes ?


Table ronde 2 : Comment aborde-t-on l’insertion des jeunes sur le marché du travail ?

Pour aller plus loin :

- L’apprentissage, un vaccin contre le chômage des jeunes, mai 2015
- Pour en finir avec le chômage, septembre 2015
- Discriminations religieuses à l’embauche, une réalité, octobre 2015

Lire la tribune co-signée par Laurent Bigorgne, directeur de l’Institut Montaigne, et Jean-Hervé Lorenzi, président du Cercle des économistes sur le site du Monde.



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