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17/08/2009

Pour un capitalisme bien tempéré

Pour un capitalisme bien tempéré
 François Rachline
Auteur
Directeur général de l'Institut Montaigne de 2009 à 2010

La mondialisation financière interdit la réforme dans un seul pays. C’est le sens des propos récents tenus par Christine Lagarde, Ministre française de l’économie. Elle a raison. Cela signifie-t-il qu’il faille renoncer à l’élaboration d’un capitalisme bien tempéré ? Au nom de la concurrence, doit-on abandonner l’espoir de mieux réguler la finance de marché ? Certes pas. Comment donc s’y prendre ?

Deux grandes voies s’ouvrent : la première consisterait à créer une Organisation mondiale de la finance, chargée de diffuser les bonnes pratiques et surtout de les faire respecter. "The more you are observed, écrivait Jeremy Bentham (1748-1832), the better you behave" (plus on vous regarde, mieux vous vous comportez). L’OMF serait précisément investie de ce rôle. Après tout, si tout le monde vous voit, vous évitez de vous mettre les doigts dans le nez.

La seconde procéderait par étapes, en instillant autant que faire se peut du long terme dans le capitalisme. Aujourd’hui, le courtermisme règne. Le taux de renouvellement des actionnaires dans les entreprises cotées, la possibilité d’emprunter des actions pour spéculer contre une valeur boursière (short selling), la préférence des banques pour la trésorerie contre les fonds propres de leur clientèle, autant de facteurs qui concourent à la volatilité générale et freinent toute aventure de long terme. Ce sont pourtant les grands projets à horizon temporel long qui ont permis la révolution de la croissance et du développement.

Il est urgent de réintroduire de la durée dans le système, ne serait-ce que pour le sauver de lui-même (voir à cet égard ce qu’écrivait l’Institut Montaigne en mars 2009).

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