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25/06/2009

Crise : Etats, banques... qui doit réguler la finance ?

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Crise : Etats, banques... qui doit réguler la finance ?
 François Rachline
Auteur
Directeur général de l'Institut Montaigne de 2009 à 2010

Les crises surviennent subitement, comme des accès de fièvre. Une fois le diagnostic établi, le traitement s’organise. A la fulgurance de la douleur initiale succèdent les lenteurs souvent pénibles de la thérapie. C’est le cas pour la finance mondiale. Sous le choc entre l’automne 2008 et le printemps 2009, la communauté internationale peu à peu réagit. Elle continue pourtant de se diviser en deux grandes catégories d’acteurs : les uns qui estiment l’orage passé, les autres pour qui rien ne sera plus jamais comme avant.

Dans sa première note sur la crise financière parue en mars 2009, l’Institut Montaigne se rangeait clairement dans la seconde catégorie, tout en insistant sur la nécessité de mesures d’urgence d’abord, accompagnées par la suite de dispositions structurelles pour le long terme. Il n’est pas certain que l’administration Obama soit exactement sur la même ligne, mais les évolutions de la politique américaine s’orientent dans ce sens : renforcement de la supervision du risque systémique par une régulation financière plus efficace, (création d'un Conseil de surveillance des services financiers présidé par le secrétaire au Trésor), régulateur unique (la Fed) pour éviter des faillites à caractère systémique (banques, fonds d'investissements, sociétés d'assurances...), réorganisation des infrastructures des marchés (meilleur contrôle de la titrisation, organisation en marché régulé des CDS), meilleure protection du consommateur (traçabilité accrue), ou encore accroissement de la coopération internationale. L’Institut Montaigne se félicite de ces évolutions. Elles resteront cependant très insuffisantes tant qu’une question majeure ne sera pas réglée : le contrôle des liquidités de l’économie.

C’est là une question lancinante de la science économique : comment régler le volume de monnaie pour éviter les deux écueils que sont l’inflation et la dépression ? Comme l’insuline, trop d’argent tue, pas assez aussi. Tout le problème aujourd’hui est que le réglage de l’alimentation monétaire n’est plus l’apanage du souverain, comme ce fut le cas durant des siècles. Ce sont désormais des acteurs privés qui détiennent ce pouvoir - les banques. La titrisation permet des effets de levier considérables. La monnaie d’aujourd’hui étant d’emblée une écriture en banque, l’argent revêt une forme essentiellement financière. Tout le débat contemporain tourne sans le dire autour de ce point : qui pourra, in fine, contrôler la monnaie en circulation ? Les Etats ? Les banques ? Les organismes internationaux ?

L’Institut Montaigne travaille à des propositions pour le 15 septembre.

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