"La fonction d’actionnaire, qu’elle soit purement financière ou stratégique, n’est pas adaptée aux pouvoirs publics. Ce n’est ni une critique, ni un problème : c’est un fait qu’il convient d’assumer pour mettre fin à une ambiguïté contre-productive", David Azéma.
En ce début d’année 2017, les actualités autour de l’Etat actionnaire n’ont pas manqué : approbation - sous réserve - de la restructuration d’Areva, cession de titres d’Engie, OPA amicale de Safran sur Zodiac…Ces événements ont donné lieu à de nombreux commentaires, positifs ou négatifs, sur la gestion du portefeuille de l’Etat.
Au-delà de ces réactions à chaud, David Azéma, vice-président de l’Institut Montaigne, met en lumière les contradictions irréconciliables entre les finalités et les règles qui régissent l’action publique et celles qui s’appliquent aux actionnaires. Il questionne la pertinence de la présence de l'État au capital d’entreprises commerciales.
Sans exclure que le contrôle d’une activité économique par celui-ci puisse se justifier dans certaines circonstances, cette note vise à montrer que la présence directe de l’État au capital d’entreprises cotées emporte, par nature, beaucoup plus d’inconvénients et de risques que de bénéfices. C’est pourquoi l’État devrait soit exercer un contrôle exclusif des activités qu’il contrôle, soit se retirer ou, à tout le moins, confier à une entité tierce la gestion de son portefeuille de titres.