L’hydrogène décarboné, autrement dit l’hydrogène dont la production n’émet pas de gaz à effet de serre, est une source de promesses pour la décarbonation de nos industries.
L’Institut Montaigne a souhaité contribuer au débat sur ce vecteur d’énergie, en mettant à plat certains des enjeux cruciaux de son développement et en adoptant une perspective comparative fondée sur des études de cas asiatiques. À la fin de cette série d’analyses, l’Institut formulera des recommandations en faveur d’une stratégie hydrogène réaliste, à même de permettre à la France et à l’Europe de tirer leur épingle du jeu.
Un vecteur d’énergie incontournable avec des contraintes techniques lourdes
L’hydrogène présente une grande diversité d’applications possibles et de très nombreux secteurs (raffinage, production chimique, transports…) l’utilisent déjà. Il n’est néanmoins pas directement exploitable à l’état naturel ; il convient par conséquent de le produire à partir d’énergie fossile (la principale source de production actuellement) ou à partir d’électricité.
Longtemps relégué à un rôle mineur dans le mix énergétique des États, l’hydrogène est désormais considéré comme une technologie centrale pour la décarbonation de nos économies. Qu’il soit vert, c’est-à-dire produit à partir d’énergies renouvelables, ou rose, c’est-à-dire produit à partir d’énergie nucléaire, il est appelé à jouer un rôle essentiel en tant qu’alternative aux fossiles dans de nombreux domaines (transports lourds et transport longue distance, sidérurgie, chimie…) et en tant que moyen de stockage de l’électricité produite à partir d’énergies renouvelables, par essence intermittente.
Néanmoins, l’hydrogène présente de nombreux défis techniques en matière de production, de stockage et de transport. Ces contraintes, notamment liées aux propriétés physiques de l’hydrogène, conditionnent son développement et son utilisation.
Demain, l’émergence d’une économie mondiale de l’hydrogène ?
L’Union européenne, mais aussi les États-Unis, la Chine et le Japon, sont chacun en train d’adopter leur propre stratégie hydrogène. Tous devront opérer des choix pour trouver un point d’équilibre entre les deux options qui s’offrent à eux : soit miser davantage sur leurs propres capacités de production d’hydrogène, soit privilégier une stratégie d’importation depuis des régions où la production d’hydrogène vert sera plus simple - ou moins coûteuse.
Pour l’Europe, qui présente des capacités de production plus limitées, les risques de dépendance énergétique vis-à-vis des pays producteurs devront être soigneusement examinés et pris en considération dans la stratégie d’importation.