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05/02/2007

Vive le « benchmarking »… domestique

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 Philippe Manière
Auteur
Président-fondateur de Footprint > consultants

Quand on a un problème à résoudre, ce n'est pas bête d'aller voir ailleurs comment d'autres ont réussi à le faire. Après tout, réinventer la roue, c'est perdre son temps ! C'est ce qui explique que, depuis quelques décennies, dans beaucoup d'autres pays, les gouvernants s'inspirent sans honte inutile de ce qu'ils voient marcher par delà leurs frontières. On appelle cela le « benchmarking » - à l'Académie française, on préfère « échantillonnage »?

En France, il a fallu du temps pour que cette pratique de bon sens se répande. Longtemps, parce qu’ils croyaient à quelque « génie français » incompatible avec ce qui était fait à l’étranger, nos hommes et femmes publics n’y cherchaient pas matière à inspiration. Aujourd’hui… c’est presque le contraire : nos élus font en rang serré le pèlerinage de Stockholm, Copenhague ou Ottawa, cherchant avec une sincérité variable mais toujours accompagnés de conseillers et de la presse des recettes pour l’action.

C’est une très bonne chose : l’Institut Montaigne, qui demande depuis 5 ans à tous ses groupes de travail de regarder ce qui se fait à l’étranger avant de faire des propositions, n’est pas suspect d’être hostile au « benchmarking » international ! Pourtant, à force de regarder ailleurs, il nous arrive de négliger d’aller voir, tout simplement, ce qui se passe chez nous. Nous étions myopes, ne devenons pas presbytes ! Car, heureusement, il y a aussi, à deux pas de chez nous, sur notre sol, des expériences réussies qui pourraient vraiment nous inspirer.

Qui sait ainsi que la sous-préfecture de Pithiviers (Loiret) s’est réformée de fond en comble avec le double résultat formidable que la satisfaction des « clients » a explosé, et que les agents sont bien plus satisfaits de leur travail si l’on en juge par la chute de leur taux d’absentéisme ? Qui a entendu parler du lycée Feyder d’Epinay sur Seine (Seine-Saint-Denis), où le taux de réussite au bac a boomé dans un environnement difficile (50% d’élèves défavorisés, 80% d’enfants de l’immigration) ? Personne ou presque ! Or, ces deux succès (choisis parmi tous ceux qu’a recensés l’Institut Montaigne dans un livre publié récemment) montrent que rien n’est perdu. Que mille choses, chez nous, peuvent aller mieux sur la base de recettes purement françaises. Surtout, ils sont bien plus facilement transposables que des exemples puisés à l’autre bout de l’Europe ou de la planète !

Au benchmarking, il faut dire oui ! Regardons partout pour trouver de bonnes idées. Partout… y compris chez nous.

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