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30/01/2013

Vers une nouvelle définition du bien-être des Français ?

Vers une nouvelle définition du bien-être des Français ?
 Institut Montaigne
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Institut Montaigne



L’INSEE a publié ce mois une enquête inédite sur le bien-être des Français, prenant en compte des aspects non-matériels de la qualité de vie, comme la faiblesse des liens sociaux ou le stress au quotidien.

La difficile mesure du bien-être

Cette enquête fait écho au rapport de Joseph Stiglitz. En 2008, N. Sarkozy confiait à cet économiste le soin de présider une commission sur la mesure du progrès économique et social, alors que le PIB, indicateur le plus couramment utilisé, était jugé trop restrictif. Le rapport, remis l’année suivante, préconise notamment que le "système statistique mette davantage l’accent sur la mesure du bien-être de la population que sur celle de la production économique". Il souligne également la nécessité de conjuguer la mesure des conditions de vie objectives et celle plus subjective du bien-être ressenti.

Suite à ces recommandations, l’OCDE a mis en avant, en mai 2011, onze critères majeurs pour rendre compte du bien-être de la population et a créé le Better Life Index : cet "Indicateur du Vivre-Mieux" offre à chacun la possibilité de comparer la qualité de vie dans différents pays, suivant l’importance relative qu’il accorde aux onze critères retenus. Outre les conditions matérielles, des critères tels que l’éducation, les liens sociaux, l’environnement ou encore l’engagement civique sont pris en compte.

L’enquête publiée ce mois-ci par l’INSEE s’inscrit dans cette continuité. Bien que l’INSEE interroge depuis plusieurs années déjà les Français sur leur bien-être en miroir de leurs conditions de vie objectives, de nouveaux aspects de la qualité de vie ont été pris en compte cette année, s’ajoutant aux conditions matérielles traditionnelles : isolement social, mal-être émotionnel, risques psychosociaux du travail.

Qualité de vie et satisfaction

Globalement, les Français sont plutôt satisfaits, déclarant "un niveau moyen de satisfaction dans la vie de 6,8 sur une échelle allant de 0 à 10".

Les contraintes financières sont déterminantes : 22,5 % des personnes les plus modestes déclarent un faible niveau de satisfaction tandis que 23,4 % des personnes les plus aisées affirment être particulièrement satisfaites . Il est à noter que le bien-être des personnes en emploi est plus dépendant de leur niveau de revenu que s’ils ne sont pas en emploi.

Mais les aspects non-matériels de la qualité de vie jouent un rôle tout aussi – sinon plus – important sur le degré de satisfaction. Ainsi, la faiblesse des liens sociaux et le stress de la vie courante ont un impact négatif particulièrement fort sur le niveau de bien-être déclaré.

Ces résultats corroborent ceux de la Better Life Initiative de l’OCDE : selon cette enquête internationale, les Français évaluent à 7 leur niveau global de satisfaction, sur une échelle allant de 0 à 10. Ils se situent ainsi légèrement au-dessus de la moyenne des pays de l’OCDE, derrière les pays nordiques ou les Etats-Unis mais devant le Royaume-Uni, l’Allemagne ou l’Italie.

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