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04/02/2021

[Sondage] - Les Français et le "quoiqu'il en coûte"

[Sondage] - Les Français et le
 Institut Montaigne
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Institut Montaigne

Tous les mois, l'Institut Elabe interroge les Français pour Les Echos, l'Institut Montaigne et Radio Classique, ce mois-ci les Français et le "quoi qu’il en coûte".

Le "quoi qu’il en coûte" d’Emmanuel Macron largement soutenu dans l’opinion

Question : Le 12 mars 2020, Emmanuel Macron déclarait lors d’une allocution télévisée :

  • "Le Gouvernement mobilisera tous les moyens financiers nécessaires pour porter assistance, pour prendre en charge les malades, pour sauver des vies quoi qu'il en coûte."
  • "Aussi, tout sera mis en œuvre pour protéger nos salariés et pour protéger nos entreprises quoi qu'il en coûte, là aussi."
  • "L'ensemble des gouvernements européens doit prendre les décisions de soutien de l'activité puis de relance quoi qu'il en coûte."

Vous personnellement, de laquelle des opinions suivantes vous sentez-vous le plus proche ?

71 % des Français considèrent qu’Emmanuel Macron a eu raison d’évoquer le "quoi qu’il en coûte" pour la santé et le soutien aux entreprise et salariés, même si cela augmente la dette publique de manière importante. 28 % estiment, au contraire, qu’Emmanuel Macron a eu tort d'évoquer le "quoi qu'il en coûte" pour la santé et le soutien aux entreprise et salariés, car cela a fait augmenter la dette publique de manière trop importante.

Politiquement, l’ensemble des électorats juge majoritairement que le Président de la République a eu raison. Ce soutien est particulièrement marqué dans son électorat du 1er tour (85 %). À l’inverse, les électeurs de Marine Le Pen sont les moins convaincus par le "quoi qu’il en coûte" du Président (56 % a eu raison, 42 % a eu tort).

D’un point de vue socio-professionnel, le soutien est large dans toutes les catégories mais moins élevé chez les catégories populaires (63 %) que chez les professions intermédiaires (73 %) et les cadres (71 %).

 

Pour financer la dette, les français anticipent une hausse des impôts et une réduction des dépenses publiques. Seuls 15 % pensent qu’elle ne sera pas remboursée

Selon vous, comment sera financé le remboursement de cette dette supplémentaire liée à la crise du Covid-19 ? - En 1er ? En 2e ?

Interrogés sur les moyens qui seront, selon eux, déployés pour le remboursement de la dette supplémentaire liée à la crise du Covid-19 :

  • 51 % des Français estiment que la dette supplémentaire liée à la crise du Covid-19 sera remboursée par une hausse des impôts (dont 36 % en 1er)
  •  41 % qu’elle sera remboursée par la réduction des dépenses publiques via des réformes (retraites, assurance, chômage,…) (dont 15 % en 1er)
  • 33 % par la croissance économique dans les années à venir (qui génèrera mécaniquement une hausse des recettes fiscales et une baisse des dépenses publiques), (dont 18 % en 1er)
  • 30 % par une "contribution exceptionnelle" auprès des plus aisés (dont 15 % en 1er).
  • 15 % pensent, quant à eux, qu’elle ne sera pas remboursée mais annulée.

Cette question du remboursement de la dette fait émerger un clivage politique entre les différents électorats :

  • Les électeurs de Marine Le Pen sont les plus fortement convaincus que son remboursement s’effectuera par une hausse des impôts (59 %)
  • 51 % des électeurs de François Fillon prévoient une hausse d’impôts, et anticipent des politiques de réduction des dépenses publiques (49 %)
  • Les électeurs d’Emmanuel Macron sont plus partagés sur cette question. Ils sont moins nombreux à penser que la hausse des impôts sera la principale solution (44 %) réponse qu’ils placent à égalité avec la baisse des dépenses publiques. Ils sont plus nombreux à faire le pronostic d’une croissance économique qui permettra de rembourser la dette (46 %, dont 33 % en 1er) ou qu’une "contribution exceptionnelle" auprès des plus aisés sera mise en place (36 %, dont 14 % en 1er). De plus, il s’agit du deuxième électorat, après celui de François Fillon, le plus convaincu que le remboursement de la dette sera porté par une baisse des dépenses publiques (44 %, dont 15 % en 1er).
  • Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon ont une opinion proche de la moyenne des Français, mais sont un peu plus nombreux à considérer que la dette ne sera pas remboursée mais annulée (19 %).

 

Les promesses de non-augmentation d’impôts jugées peu crédibles par les français

Ces dernières semaines, le gouvernement a engagé de nombreuses dépenses pour faire face à la crise sanitaire, financer le chômage partiel et soutenir les secteurs d’activité touchés par la crise économique. Plusieurs membres du gouvernement ont déclaré, ces dernières semaines, que ces dépenses ne seraient pas financées par une augmentation des impôts.

Pour vous, personnellement, ces annonces de ministres affirmant qu’il n’y aura pas d’augmentation d’impôts sont-elles crédibles ou pas crédibles ?

76 % (-1 par rapport au 3 juin 2020) des Français continuent de penser que les ministres ne sont pas crédibles lorsqu’ils affirment que les impôts ne seront pas revus à la hausse, dont 48 % (+3) pas vraiment et 28 % (-4) pas du tout crédibles. 24 % (+1) jugent, à l’inverse, que ces affirmations sont crédibles, dont 19 % (=) plutôt et 5 % (+1) tout à fait crédibles.

Le scepticisme face à ces annonces est élevé chez les personnes connaissant des fins de mois difficiles (81 %), et les électeurs de Marine Le Pen (86 %).

Les Français connaissant des fins de mois aisées (73 %) ainsi que les électeurs d’Emmanuel Macron (65 %) sont un peu moins sceptiques face à ces annonces.

Par rapport aux 2 et 3 juin, les chiffres restent plutôt stables. À noter cependant que le doute s’intensifie sur cette question chez les cadres (85 %, +12).

 

Des français favorables à la poursuite (58 %) voire à l’élargissement (30 %) des dispositifs de soutien économique

Concernant les aides de soutien économique aux entreprises, aux salariés et les aides spécifiques envers certaines catégories de populations (étudiants, etc.), diriez-vous qu’aujourd’hui il faut en faire plus, garder le niveau actuel des aides ou les réduire ?

58 % des Français considèrent qu’il faut garder le niveau actuel de soutien économique, 30 % qu’il faut en faire plus en augmentant et/ou élargissant à d'autres populations les dispositifs de soutien économique et 11 % qu’il faut réduire les dispositifs de soutien économique.

Politiquement, trois groupes d’électorats se distinguent :

  • 73 % des électeurs d’Emmanuel Macron pensent qu’il faut garder le niveau actuel de soutien économique. 69 % de ceux de François Fillon partagent cet avis.
  • Une courte majorité des électeurs de Marine Le Pen (51 %) souhaite un maintien du dispositif actuel, quand 29 % souhaiteraient qu’il soit accru, et 20 % réduit.
  • L’électorat de Jean-Luc Mélenchon est le plus favorable à l’élargissement du dispositif (42 %)

D’un point de vue socio-économique, si les cadres sont 65 % à considérer qu’il faut conserver le niveau d’aides actuel, les catégories populaires sont un peu moins convaincues (53 %). Des différences plus importantes encore émergent selon le niveau de revenu : les personnes connaissant des fins de mois aisées sont majoritairement favorables à un maintien du niveau d’aides actuel (64 %), contre 49 % des personnes connaissant des fins de mois difficiles. Ces dernières sont davantage favorables à une amplification du dispositif actuel (38 %, dont 45 % des personnes connaissant des fins de mois très difficiles).

En termes d’âge, 72 % des 65 ans et plus sont favorables à un maintien du niveau actuel de soutien économique. En revanche, les 18-24 ans constituent la catégorie d’âge la plus favorable à une amplification de ce dispositif (48 %).

 

Consultez l'intégralité de l'étude

 

Copyright : Pascal POCHARD-CASABIANCA / AFP

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