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13/10/2008

Sommet de l’Eurogroupe : fin de la débandade financière ?

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 Philippe Manière
Auteur
Président-fondateur de Footprint > consultants

Un plan de sauvetage des banques a été décidé au cours du week-end, entre les 15 pays de la zone euro, à l'Elysée. Reste à savoir s'il mettra, ou non, une fin au krach financier.

D’un sommet à l’autre Il y a une semaine tout juste nous étions au lendemain d’un autre sommet européen. J’affichais alors un certain scepticisme. Mais cette fois, j’aurais plutôt tendance à me montrer optimiste. Pour autant, il est impossible d’affirmer à ce jour avec une totale certitude que tout va redémarrer et il serait même étonnant de voir les bourses repartir résolument et durablement à la hausse avant un certain temps. Mais, ce que je pressens, c’est que la spirale infernale devrait être enrayée dans les jours qui viennent.

Les sources d’optimisme L’effet de mobilisation générale, créé avec le G7 et renforcé par l’Eurogroupe, devrait avoir un impact psychologique important. Ensuite et surtout, dans « la boite à outils » qui nous a été présentée hier, pour reprendre les mots de Nicolas Sarkozy, il y a deux « outils » extrêmement importants : les Etats s’engagent à injecter de l’argent public au capital des banques qui seraient menacées de faillite ; ces mêmes Etats apportent leur garantie au papier bancaire, autrement dit, les banques n’auront désormais plus de raison d’avoir peur de se prêter les unes aux autres. Or cette défiance, qui a paralysé le marché était précisément le moteur de la crise.

L’Union fait de nouveau la force Apparemment, ce sommet représente une victoire européenne. Et l’esprit européen semble avoir soufflé sur les Etats depuis les huit derniers jours. En effet, les Européens sont de nouveau unis et sur la même longueur d’onde tant sur la gravité de la crise que sur la nécessité d’en sortir par tous les moyens. Cependant, il est prudent d’attendre quelques jours afin de voir si tout cela se met en place puisqu’il revient aux Etats de mettre ce plan en musique, chacun au niveau national. Un risque de blocage subsiste, de même que la crainte de voir les Etats laisser la situation traîner en longueur. En revanche si ce dispositif se met en place, cette victoire sera belle et bel et bien européenne.

Last but not least, il est par ailleurs assez amusant de constater que cette décision de l’Eurogroupe est très largement inspirée de ce qu’avait annoncé Gordon Brown il y a quelques jours. L’Angleterre guidant le noyau dur de l’Europe. What a surprise !

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