Rechercher un rapport, une publication, un expert...
L'Institut Montaigne propose une plateforme d'Expressions consacrée au débat et à l’actualité. Il offre un espace de décryptages et de dialogues pour valoriser le débat contradictoire et l'émergence de voix nouvelles.
23/12/2008

Récession : et après ?

Imprimer
PARTAGER
 Philippe Manière
Auteur
Président-fondateur de Footprint > consultants

La récession, ce mot encore tabou il y a quelques temps, est désormais sur toutes les lèvres. Si l’annonce faite par l’Insee n’est pas une surprise, en revanche, le mystère reste entier sur la durée probable de la crise qu’on nous promet.

Les éléments aggravants
Certains éléments plaident pour une récession plus profonde et plus durable que les autres.

- Tout d’abord il est bien évident que la crise financière a eu des conséquences très importantes ; nous sommes encore loin d’en être remis.
- Autre élément d’inquiétude : le monde entier est touché, l’Allemagne s’enlise, le Japon perd son peu de souffle. Il semblerait donc qu’il n’y ait pas de locomotive de secours.
- Enfin, troisième point noir majeur, les consommateurs américains, bientôt licenciés par millions, ne pourront plus vivre à crédit. Or, il ne faut pas oublier que la consommation des ménages américains génère les trois quarts du PIB américain… et l’économie américaine pèse à elle seule le quart de l’économie mondiale.

Remarques optimistes
Mais il existe aussi quelques bonnes nouvelles dans cette déferlante de chiffres !
1. Le prix du pétrole s’est effondré, ce qui permet une énorme distribution de pouvoir d’achat ds le monde entier.
2. Les plans de relance vont peut-être mettre six à huit mois à faire sentir leurs effets, mais ils représentent des sommes énormes injectées dans le monde entier : en Chine, aux Etats-Unis et partout en Europe.
3. Le coût de l’argent s’est effondré, les banques vont donc pouvoir se “remplumer”…

Anticiper la relance
Cependant, il ne faudra pas commettre la même erreur qu’il y a un an, lorsque personne ne voyait rien venir tandis que nous commencions déjà à entrer en quasi-récession : nul ne peut en deviner le moment exact, mais il est certain qu’arrivera un jour où les experts auront tort de prolonger la courbe vers le bas. Les meilleurs devront anticiper ce changement de mouvement. Un fait est frappant : l’Insee trouve de nombreux points communs avec la dernière recession, de 1992-93 : chute de l’immobilier, ralentissement international etc. Souvenez-vous que fin 1993, au pire moment de la crise, tout le monde se moquait du ministre de l’Economie de l’époque, Edmond Alphandéry, parce qu’il annonçait un modeste 1,4 % de croissance pour l’année suivante. Il a été raillé, traité de fou, d’aucuns arguant que nous serions encore autour de zero, voire négatif. Pourtant, 1994 a enregistré 2,2 % de croissance !

Impossible de nier que 2009 sera une année difficile, mais dans quelques mois, il faudra commencer à écouter les fous qui cesseront de broyer du noir avant les autres…

Recevez chaque semaine l’actualité de l’Institut Montaigne
Je m'abonne