Rechercher un rapport, une publication, un expert...
L'Institut Montaigne propose une plateforme d'Expressions consacrée au débat et à l’actualité. Il offre un espace de décryptages et de dialogues pour valoriser le débat contradictoire et l'émergence de voix nouvelles.
22/09/2008

Projets de lois : reculer pour mieux avancer ?

Imprimer
PARTAGER
 Philippe Manière
Auteur
Président-fondateur de Footprint > consultants

Sous la pression de Nicolas Sarkozy, le gouvernement recule sur toute une série de projets, et notamment autour de la fiscalité écologique.

Recul salutaire sur les taxes "vertes"
Des couches-culottes aux couverts en plastique, toute une série de taxes écologiques qui nous avaient été promises vont être supprimées. Ces impôts avaient une certaine allure baroque et antisociale – mais compte tenu de la conjoncture qui se dégrade, ces taxes devenaient même anti-économiques. Nous avons donc évité le pire.

Edvige allégée
En outre, le Président a subi une belle déconvenue avec l’affaire Edvige. Ce fichier, très contesté, se heurte à un problème de libertés publiques en compilant des détails « croustillants » sur beaucoup d’entre nous sous prétexte de défense du territoire. Après les réactions en série, de nombreuses mentions en seront supprimées, ce qui, je crois, est une bonne chose. Ces deux revirements donnent l’impression que les ministres se coordonnent assez peu, et que certains ne sont pas très professionnels. Il semblerait surtout que la communication gouvernementale ne soit pas suffisamment huilée...

Le courage de renoncer
Si ces changements de cap nuisent à la crédibilité du pouvoir, ces reculades peuvent tout autant être mises au crédit de Nicolas Sarkozy : lorsque l’on est dans l’erreur, changer d’avis est préférable et même courageux, errare humanum est, persevare diabolicum.

Il est tentant d’encourager Nicolas Sarkozy à faire machine arrière sur les autres erreurs de ce début de quinquennat ! Car il y a forcément eu des erreurs. Qui n’en commet pas ? Voici trois suggestions qui me viennent à l’esprit.

1/ Continuer à revisiter le Grenelle de l’environnement et supprimer les mesures les plus farfelues. Je pense en particulier aux milliers de kilomètres de TGV annoncés sans que l’on sache s’ils sont nécessaires (ni où), à l’heure ou l’Etat et le Réseau ferré de France ont des caisses vides.

2/ Finir le travail inachevé du Gouvernement (l’exemple le plus frappant étant le plafonnement de l’ISF). Ainsi le bouclier fiscal ne fait-il revenir aucun exilé fiscal, mais crée de nouvelles inégalités. Supprimer l’ISF permettrait de faire rentrer l’argent.

3/ S’atteler aux projets qui sont au point mort. Monsieur le Président, occupez-vous enfin du déficit budgétaire, taillez dans la dépense publique, c’est le chantier le plus important. Jusqu’à présent, rien n’a été fait. Mais ici encore, vous pouvez changer d’avis, personne ne vous en voudra. Certains pourraient même vous en savoir gré…

Recevez chaque semaine l’actualité de l’Institut Montaigne
Je m'abonne