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15/12/2008

Présidence française de l’Union : quel bilan ?

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 Philippe Manière
Auteur
Président-fondateur de Footprint > consultants

Vendredi dernier, s’est tenu le dernier sommet de l'UE présidé par Nicolas Sarkozy. Il ne reste plus que quelques jours avant la fin de la présidence française. Il faudra désormais attendre jusqu’au 1er janvier 2022 pour que l’Union revive à l’heure française. L’heure est donc au bilan…

Des avancées certaines Au soir de cette présidence, reconnaissons son incontestable succès. La liste des avancées est spectaculaire :

- La création de l'Union pour la Méditerranée. Si elle ne fait pas l’unanimité et n’a vu le jour que sous une version modifiée, elle n’en reste pas moins une réalisation qui émane d’une demande française.
- Le Pacte européen sur l'Immigration qui a été conclu était également un projet qui tenait à cœur à la France !
- La semaine dernière, l’accord sur le paquet "énergie-climat" a été scellé. S’il ne s’agit pas nécessairement du compromis historique que voudrait nous présenter Nicolas Sarkozy, et qu’avec lui, la France s’inflige de sacrées contraintes en pleine période de vaches maigres, il s’agit malgré tout d’une victoire politique française.
- Enfin, bien sûr, la mobilisation de l’automne pour enrayer la crise financière, a permis de faire avancer l’Europe, avec la France à la manœuvre.

Le retour du volontarisme européen L’actualité, extrêmement agitée, a indubitablement servi le Président Sarkozy. Reconnaissons que le côté “actif” de notre chef d’Etat a pleinement pu s’exprimer et qu’il a ainsi contribué à remettre en marche une Union parfois indécise. Mais le prix à payer pour cette avancée est double.
- Première conséquence : des réalisations peu glorieuses, à commencer par les conditions de paix entre Géorgiens et Russes, très favorables aux Russes…
- Mais surtout, cette présidence française a encore accentué le malaise franco-allemand : entre Berlin et Paris, rien ne va plus! Les Allemands, pour des raisons historiques et psychologiques, ont horreur de la politique “testostérone” et détestent l’inattendu. Les deux derniers mois ont été difficiles pour eux à cet égard. Mais cela, rappelons-le, n’est pas entièrement anecdotique, car l’Europe, a besoin d’un minimum d’entente franco-allemande. L’Allemagne demeure, de loin, le plus important des Etats membres. Par conséquent, elle est le plus souvent mise à forte contribution dans les arrangements européens. Il faudra peut-être désormais veiller à ménager davantage notre partenaire. Pour ce faire, Bruno Le Maire, germaniste patenté, est particulièrement bien placé !

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