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31/03/2016

"Nous refusons la rétrogradation de notre économie et l’effritement de la cohésion de notre société"

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 Institut Montaigne
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Tribune publiée dans Le Monde, le 31 mars 2016.

La France est à un moment singulier. Le triste record du nombre de chômeurs, les incertitudes économiques mais aussi géopolitiques, énergétiques et financières mondiales freinent la reprise économique. Les radicalisations de tout bord, les bouleversements migratoires, le réchauffement climatique, les opportunités mais aussi les impacts du progrès technique et du numérique rebattent les cartes et les cadres dans lesquels nous avions l'habitude d'analyser le monde.

Les réponses inadéquates, le manque de débat apaisé et la saturation d’affrontements binaires ont pour conséquence une perte totale de confiance de nos concitoyens dans les institutions et les politiques. Nous risquons aujourd’hui un point de non-retour.

Voilà pourquoi, à l’initiative du Cercle des économistes et avec Le Monde, quinze représentantes et représentants d’institutions de réflexion et de think tanks ont lancé, en 2015, l’opération totalement inédite de se regrouper, acceptant leur désaccord, autour de questions qu’ils jugent primordiales dans la perspective de l’élection présidentielle de 2017.

C’est ainsi qu’Attac, le Cercle des économistes, Coe-Rexecode, la Fabrique de l’industrie, la Fondapol, l’Institut Montaigne, GenerationLibre, Les Economistes Atterrés, l’Institut de l’entreprise, la Fondation Concorde, l’OFCE, la Fondation Jean-Jaurès, la Fabrique Spinoza, Terra Nova et le CEPII ont engagé un cycle de débats publics afin de faire progresser la réflexion sur l’économie française et les voies à emprunter pour en améliorer le fonctionnement, l’efficacité et le rang dans le monde.

Nos premiers échanges ont permis une confrontation des points de vue autour de trois sujets : les incertitudes de la trajectoire de l’économie mondiale ; le rôle des banques centrales, notamment en Europe ; l’ouverture du marché du travail à la jeunesse.

Refuser le renoncement

Car même si la situation est difficile, nous refusons le renoncement, la rétrogradation de notre économie et l’effritement de la cohésion de notre société. Nous refusons que notre pays compte durablement plus de six millions de chômeurs, que notre système éducatif produise autant d’échecs et d’inégalités, que l’Europe ne survive que grâce aux crises.

Par nos travaux, par nos réflexions, par nos échanges en France et ailleurs, nous savons que les solutions existent. Il est de notre responsabilité de les partager, de les discuter le plus largement possible afin que la campagne électorale qui s’ouvrira bientôt soit porteuse d’espoirs et d’un nouveau souffle.

Notre objectif est ainsi de pouvoir donner au plus grand nombre, sans logique partisane, les clés et les outils d’analyse à la compréhension des enjeux économiques et sociétaux afin de pouvoir agir et voter en conscience.

Nous avons ainsi décidé de poursuivre notre cycle de débats lors des prochains mois autour de quatre thématiques qui seront déterminantes pour l’avenir de tous.

La refondation de l’Europe. Il existe en Europe des divergences, nous devons les reconnaître et travailler à une unité sur ce qui nous rassemble. Comment les économistes peuvent-ils répondre aux défis que posent l’Union européenne et les crises qu’elle traverse actuellement ?

Des réponses concrètes aux défis

Le logement. La préoccupation qu’il représente pour notre jeunesse, ses liens étroits avec le marché du travail, son impact sur l’organisation des territoires, notamment des périphéries délaissées que sont les banlieues et le monde rural, sont autant d’entrées pour cette question primordiale.

L’évaluation des politiques publiques. Nous interrogerons ainsi la fonction de la puissance publique, l’efficacité et la pertinence des politiques économiques, notamment pour favoriser l’emploi, et les innovations politiques à mettre en place.

Le système de production de soins. Il ne doit y avoir aucun tabou sur le fonctionnement de notre système social et de son financement, notamment en termes d’innovation.

Dans un contexte de crise politique particulièrement aiguë, qui voit les Français se défier des principales forces politiques et sociales, nous nous donnons pour mission commune que nos échanges apportent des réponses concrètes aux défis que la France doit relever, et qu’ils soient, pour les citoyens comme pour ceux qui aspirent à les représenter, un foyer d’idées et d’inspirations.

Par Laurent Bigorgne (Institut Montaigne), Benjamin Coriat (Les Economistes Atterrés), Denis Ferrand (Coe-Rexecode), Gilles Finchelstein (Fondation Jean-Jaurès), Alexandre Jost (La Fabrique Spinoza), Gaspard Koenig (GenerationLibre), Jean-Hervé Lorenzi (Le Cercle des économistes), Thierry Pech (Terra Nova), Frédéric Monlouis-Félicité (Institut de l’entreprise), Dominique Plihon (Attac), Xavier Ragot (Observatoire français des conjonctures économiques, OFCE), Dominique Reynié (Fondation pour l’innovation politique, Fondapol), Michel Rousseau (Fondation Concorde), Natacha Valla (Centre d’études prospectives et d’informations internationales, CEPII), Thierry Weil (La Fabrique de l’industrie).

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