Rechercher un rapport, une publication, un expert...
L'Institut Montaigne propose une plateforme d'Expressions consacrée au débat et à l’actualité. Il offre un espace de décryptages et de dialogues pour valoriser le débat contradictoire et l'émergence de voix nouvelles.
16/10/2009

"Ma façon d’être française, c’est l’addition et non la soustraction de mes identités"

 Institut Montaigne
Auteur
Institut Montaigne

Après les extraits de Tidjan Thiam et d’Ana Palacio, découvrez celui de la contribution de Salomé Zourabichvili à l’ouvrage collectif Qu’est-ce qu’être français ?

  • Salomé Zourabichvili, extrait de Une femme pour deux pays ou comment être française par addition

"Ma réponse à moi vous décevra sans doute parce qu’elle est incertaine. Je ne sais pas où je serai demain, lequel de mes deux pays je servirai le mieux, lequel aura demain le plus besoin de moi. Je ne saurai sans doute jamais choisir ni trancher. Ma façon d’être française, c’est d’être cette dualité réconciliée. Je crois que, en France comme en Géorgie (qui subit depuis dix ans une véritable hémorragie migratoire), l’avenir est aux citoyens qui arriveront à vivre également leurs passés multiples et leurs cultures hétérogènes, en les conciliant et en les faisant grandir. Je crois que ma façon d’être française, c’est ma façon d’être géorgienne et d’être européenne. Ma façon d'être française, c’est tout simplement ma façon d’être ! Il est une chose que je ne pourrais jamais faire : c’est de choisir entre ces différentes personnes qui cohabitent en moi – et que je suis tout à la fois, sans jamais vouloir en sacrifier aucune.

Ma façon d’être française, c’est l’addition – et non la soustraction – de mes identités."

  • Qui est Salomé Zourabichvili ?

Salomé Zourabichvili, née en France, est la petite fille d’émigrés géorgiens arrivés en France en 1921. Diplomate, elle a été ambassadeur de France en Géorgie. En mars 2004, à titre exceptionnel, elle devient ministre des Affaires Étrangères de Géorgie. Sa nomination fut alors perçue comme une volonté de rapprochement du bloc occidental. En octobre 2005, elle a été brutalement remerciée par le président Saakachvili qui l’avait nommée. Depuis son éviction de ce gouvernement, la population géorgienne la place en tête des sondages d’opinion : elle incarne désormais le nouvel espoir politique de la Géorgie.

Recevez chaque semaine l’actualité de l’Institut Montaigne
Je m'abonne