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09/08/2012

Lionel Zinsou, "L'Afrique : une des meilleures chances de l'Europe"

 Institut Montaigne
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Dans sa contribution à l’ouvrage collectif Réformer par temps de crise, Lionel Zinsou, président de PAI Partners, plaide pour un renforcement des relations entre l’Afrique et l’Europe à l’heure où le sentiment de déclin de la présence européenne sur le continent africain est largement partagé.

La montée en puissance des pays émergents, notamment de la Chine qui réalise désormais 15 % des échanges du continent, n’y est pas étrangère. Rien ne permet néanmoins d’en déduire une perte de vitesse irréversible de l’Europe. Mais pour renforcer sa relation privilégiée avec l’Afrique, le vieux continent doit s’engager dans un nouveau pacte de croissance partagée.

Un partenaire particulier

Si l’Europe n’est plus seule en Afrique, elle reste cependant son principal partenaire international : elle assure 45 % de ses échanges commerciaux et y détient près de la moitié des stocks d’investissements. L’Afrique reste la seule zone du monde avec laquelle un pays comme la France dégage des excédents commerciaux structurels et où elle contrôle des actifs de productions stratégiques.

Avec un PIB qui progresse de 5 % par an en moyenne depuis une dizaine d’années, l’Afrique constitue une réserve de croissance et de matière premières rares, qu’il s’agisse de terres arables, d’eau ou de minerais.

L’Afrique est également un marché de consommation en fort développement du fait de sa croissance démographique, de la hausse du revenu moyen, ou encore du développement de ses classes moyennes. Sur le versant de la production, la jeune main d’œuvre d’Afrique sub-saharienne est appelée à devenir l’une des plus compétitives au monde.

Un potentiel à accompagner

Au regard des difficultés qu’elle rencontre - surchauffe économique, exode rural non planifié, urbanisation accélérée, cohortes de jeunes actifs ne trouvant pas de débouchés sur le marché du travail, protection des rentes, etc. – de nombreux progrès restent à faire pour que l’Afrique réalise rapidement son véritable potentiel. L’Europe, et en particulier la France, ont un rôle significatif à jouer pour amplifier ces efforts déjà déployés, à commencer par un plus grand investissement commercial et financier dans les pays africains. L’Afrique a besoin de l’Europe pour accélérer. L’Europe a besoin de l’Afrique pour ne pas ralentir et décliner.

Une politique bilatérale à renforcer

Le maintien d’une politique bilatérale puissante doit en priorité s’appuyer sur le relais des fonds privés. L’aide publique au développement doit avant tout devenir un levier pour l’investissement privé dans les infrastructures des secteurs stratégiques. Par ailleurs, l’encouragement au capital-investissement pourrait être mis au service du codéveloppement afin de renforcer le tissu africain d’entreprises de taille moyenne qui ont un accès limité, voire inexistant, au capital.

Le « temps de l’assistance » est révolu. Dans une génération, deux milliards d’habitants auront créé le nouveau grenier et le nouvel atelier du monde. Les européens, au nombre de cinq cents millions aujourd’hui comme dans une génération, doivent saisir l’opportunité de coproduire ce miracle économique.

Retrouvez l’intégralité de la contribution de Lionel Zinsou dans l’ouvrage collectif Réformer par temps de crise.

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