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11/09/2015

L’illettrisme : un fléau, pas une fatalité

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L’illettrisme : un fléau, pas une fatalité
 Institut Montaigne
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Mardi 8 septembre 2015, s'est ouverte la deuxième édition des journées nationales d'action contre l'illettrisme. Phénomène méconnu bien qu'il ait été déclaré "grande cause nationale" en 2013, l'illettrisme touche aujourd'hui 2,5 millions de personnes en France. Afin de sensibiliser la population à ce problème majeur, plus de 200 manifestations sont organisées jusqu'au 13 septembre, en coordination avec l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme (ANLCI). L'occasion de revenir aujourd'hui sur un phénomène qui trouve ses racines dès la petite enfance.

La France, un pays encore fortement touché par l’illettrisme chez l’adulte
Le constat, formulé par l’UNESCO en 2012, et réaffirmé par le programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (PIAAC) en 2013, est sans appel : la proportion d’adultes illettrés reste considérable dans de nombreux pays développés. Si ce constat ne concerne pas uniquement la France, notre pays demeure très bas dans les classements. L’étude PIAAC recense ainsi 21,6% d’adultes ayant de très faibles capacités de lecture et d’écriture. Seule l’Italie présente un taux plus important (27,7%). En comparaison, des pays comme le Japon ou les Pays Bas présentent des scores extrêmement bas (respectivement 4,9% et 11,7%).

Le déterminisme scolaire : une clé pour comprendre ce fléau
Les racines de l’illettrisme se développent dès la petite enfance. En 2007, un rapport du Haut Conseil de l’éducation démontrait que 15% des élèves arrivant en CP présentaient déjà des difficultés jugées "sévères" ou "très sévères", tandis que 25% d’élèves supplémentaires avaient des acquis "fragiles". Ce retard précoce affecte ensuite toute la scolarité des enfants, qui semblent condamnés à une poursuite d’étude difficile. La journée défense et citoyenneté (JDC) en est l’éloquente démonstration. En effet, selon les évaluations menées à cette occasion, 10% des jeunes de 17 ans et plus rencontrent des difficultés sévères en lecture, auxquels s’ajoutent 9% de lecteurs "lents et peu fiables" et 10% de lecteurs "fiables mais très lents".

Comme le préconisait l’Institut Montaigne dès 2010, si l’on veut relever le défi de la réussite scolaire, l’école primaire doit être érigée en priorité des politiques éducatives.

Pour aller plus loin
Consultez la note, Contribution à la concertation sur l’école : priorité au primaire, juillet 2012.
Consultez le rapport,Vaincre l’échec à l’école primaire, avril 2010.
    

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