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10/04/2015

Les Barbares attaquent… l’environnement!

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Les Barbares attaquent… l’environnement!
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Mardi prochain, l'Institut Montaigne et TheFamily organisent la septième séance des Barbares attaquent consacrée à l'environnement. Comment le numérique peut-il contribuer à améliorer les politiques environnementales existantes ? Est-il possible de renouveler les approches traditionnelles ?

Son développement se fonde sur le sentiment partagé que le modèle fordiste de la production de masse est à bout de souffle. Pourtant, la politique de l’environnement reste prisonnière de cette logique et ne constitue qu’une sorte de « surcouche » environnementale posée sur les politiques existantes. Pour elle, le numérique est un défi qu’elle ne sait pas transformer en atout.

La prise de conscience de la nécessité de protéger l’environnement, née dans les années 1970, n’a réellement pris son essor que dans les années 1990 et n’est devenue une politique publique française et européenne à part entière qu’au tournant du siècle.

Dans les transports comme dans le bâtiment, la prise en compte de l’environnement s’est traduite par un nouvel ensemble de normes. Par exemple, la volonté d’améliorer la performance énergétique des bâtiments se traduit par un renforcement des exigences de la règlementation thermique : RT2000, RT2005, RT2012, ou encore les bâtiments dits « haute qualité énergétique ». Ces standards ne s’intéressent pas aux comportements des personnes qui habitent les lieux ou conduisent les voitures, mais seulement aux caractéristiques techniques de leurs équipements.

La politique de l’environnement mobilise également la fiscalité, en s’appuyant sur les outils existants : la TVA à taux réduit, les réductions d’impôt ou des taxes spéciales lors de l’achat de certains équipements vertueux. Des innovations ont été apportées depuis les années 2000 : le marché des quotas carbone permet une approche plus adaptée aux spécificités de chacun, même s’il ne s’attache qu’aux grandes entreprises dont les rejets de CO2 sont aisés à mesurer et qu’il connaît de nombreuses difficultés. Les obligations d’information du consommateur sur la consommation d’énergie de l’électroménager constituent également un levier novateur, comme les dispositifs, largement perfectibles, de consultation de la société civile en amont du lancement de projets à impact environnemental.

Plusieurs consortiums européens ont mis en place des fonds d’investissement à destination des startups du domaine de la En réalité notre modèle n’a pas évolué depuis les Trente glorieuses : il s’agit de construire de meilleurs produits plus ou moins standardisés et généraliser leur usage grâce aux normes et aux incitations fiscales. Tous ces systèmes ont un point commun : l‘absence radicale de prise en compte des comportements individuels.

Dans le seul domaine de l’énergie, l’Agence européenne pour l’environnement a montré qu’une baisse de plus de 20 % de la consommation d’énergie pouvait être atteinte grâce aux seules mesures comportementales. Un rapport public récent a montré que les économies d’énergie dans le secteur résidentiel restaient très hypothétiques en dépit des milliards d’euros investis depuis 2005 dans la rénovation, à force de se concentrer sur l’habitat plutôt que sur l’habitant.

Or, dans la société numérique, le comportement de l’individu constitue le point de départ du service plutôt que sa conclusion.

Le numérique permet à chacun de  proposer un service sur mesure. Les objets connectés sont par exemple un puissant vecteur de changement comportemental : citons les syndicats de traitement des ordures ménagères qui ont mis en place des puces sur les conteneurs d’ordure, afin d’établir une facturation dépendante du niveau de recyclage des ménages et de faire ainsi reculer significativement le volume d’ordures non recyclées.

Le numérique permet de croiser les données recueillies sur chacun d’entre nous et de coordonner ainsi la « multitude » dans une approche Le numérique excelle dans la personnalisation des services et des informations. Il est un vecteur idéal d’action sur les comportements, et en cela un atout crucial de la politique de l’environnement, qui n’a pas encore su s’en saisir pleinement.

Les modèles d’affaires du numérique, fondés sur l’accès ouvert à des données et des plateformes collaboratives, n’ont pas encore trouvé à s’appliquer au domaine de l’environnement, comme l’illustrent les débats actuels sur l’ouverture des données de transport.

Si elle veut atteindre ses objectifs, il est urgent que la politique de l’environnement sache tirer profit des services proposés par les Barbares du numérique !

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