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25/07/2011

Le renouveau des relations Afrique-France passe (notamment) par les entreprises

Le renouveau des relations Afrique-France passe (notamment) par les entreprises
 Institut Montaigne
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Suite à son rapport Afrique-France : réinventer le co-développement, l’Institut Montaigne souhaite rebondir sur le récent déplacement du Premier ministre en Afrique et sur la conférence organisée par le MEDEF avec le patronat africain. Partenaire privilégié de l’Afrique, la France a tout à gagner à renforcer ses liens avec le continent.

Les avis convergent, l’Afrique possède les atouts économiques pour connaître une formidable croissance économique dans les décennies à venir. Ainsi, un récent rapport du cabinet McKinsey(1) montrait que grâce à la compétition mondiale pour ses ressources naturelles et à l’urbanisation croissante, l’Afrique possède des fondamentaux macro-économiques solides et durables. Les marchés ne s’y trompent pas, les investissements directs étrangers ont été multipliés par six entre 2000 et 2008.

La France et l’Afrique possèdent une proximité culturelle et partagent une histoire qui confère aux entreprises hexagonales un réel avantage. Cependant, le patronat africain déplore la pusillanimité croissante des investisseurs et des entreprises françaises depuis quelques années(2). Si comme le déclare le Premier ministre François Fillon lors de son récent passage à Abidjan "les vingt prochaines années peuvent être celles de la transformation de l’Afrique"(3), il est évident que la France devra disputer les marchés à de nombreux autres pays. Les entreprises africaines n’hésitent en effet plus à se tourner vers d’autres pays émergents à forte croissance comme le Brésil, l’Inde ou la Chine.

Pourtant tout n’est pas gagné et il existe encore un réel décalage entre la perception des risques et leur réalité. Les agences de notation internationales présentent un rapport risque-rendement très défavorable au continent africain. Cette perception biaisée du risque explique une bonne part de la frilosité des investisseurs occidentaux en général. Face à cette situation, la France dispose d’un atout trop négligé, la politique de coopération. Trop souvent réduite à sa dimension défensive, consistant à investir pour prévenir les flux migratoires ou inciter les populations à rentrer dans leur pays d’origine, elle représente pourtant un formidable levier d’influence potentiel.

En associant étroitement les entreprises, françaises comme africaines, aux actions de développement, un échange mutuellement bénéfique peut être instauré. L’Institut Montaigne propose dans son rapport Afrique-France : réinventer le co-développement des mesures simples pour aider au développement et pour permettre aux deux parties de fluidifier leurs relations économiques : en favorisant les investissements privés à travers un effet d’entrainement des fonds publics, en valorisant l’épargne des migrants et en encourageant les transferts de connaissance, l’Afrique et la France pourraient créer un véritable partenariat "gagnant-gagnant" où les entreprises joueraient le premier rôle.

Références :
(1) Lions on the move: the progress and potential of African economies (McKinsey Global Institute, 2010)
(2) Marie-Christine Corbier, La France et l’Afrique ont du mal à fluidifier leurs relations économiques, in Les Echos, lundi 18 juillet 2011, page 7.
(3) Discours du Premier ministre lors de l'ouverture du Forum économique franco-ivoirien, Abidjan, vendredi 15 juillet 2011.

En savoir plus :
Afrique-France : réinventer le co-développement (Institut Montaigne, 2011)

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