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24/02/2012

Le pays où la vie est plus dure, nouvel ouvrage de Philippe Manière

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Le pays où la vie est plus dure, nouvel ouvrage de Philippe Manière
 Institut Montaigne
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A lire à l'occasion des débats qui traversent notre pays durant cette campagne électorale, l'ouvrage de Philippe Manière, Le pays où la vie est plus dure, Grasset, 2012 (sortie prévue le 1er mars).

Philippe Manière a dirigé l'Institut Montaigne entre 2004-2008. Durant cette période, l'Institut a gagné de très nombreux adhérents et ses multiples travaux ont contribué à alimenter le débat public. L'action de Philippe a conféré une forte visibilité à l'Institut. Il a depuis créé Footprint consultants afin de mettre son expérience au profit des dirigeants d'entreprises et des décideurs publics.

Son dernier ouvrage revient sur certains des plafonds de verre qui paralysent l'évolution de notre économie et de notre société. 

Chaque année, des millions de touristes viennent goûter à l’ "art de vivre à la française", s’imaginant que la France est le pays où la vie est plus douce. Mais, curieusement, depuis près de vingt ans, les Français, eux, broient du noir : dans les sondages, nous sommes le peuple le plus pessimiste de la planète. Quel paradoxe !

Pour l’expliquer, il est de coutume de dire que la France est un "paradis perdu". Avant, nous étions heureux et la vie était belle. Et puis est venue la mondialisation, cette force destructrice qui détruit les emplois, crée partout de l’angoisse et met tout par terre. Pourtant, beaucoup de pays étrangers bien plus exposés que nous aux grands vents de la mondialisation sont bien moins déprimés, y compris certains de nos voisins aussi soucieux que nous de solidarité. 

Pourquoi ?

Parce que la France a, seule au monde, épousé la mondialisation pour le pire, mais pas pour le meilleur. Ce n’est pas tant la mondialisation qui est en cause dans ce terrible échec, mais la France elle-même, ses élites zélées, son Etat immobile et ses structures sociales d’un autre âge.

Parce que la société française, profondément inégalitaire et favorable à la rente, laisse à ceux qui y tiennent le haut du pavé le bénéfice exclusif de la mondialisation, renforçant la reproduction sociale et dévoilant le cynisme d’une promesse républicaine que nous trahissons chaque jour.

Parce que, de l’école à l’entreprise, sur le marché du travail comme dans la vie politique, nous avons, inconsciemment mais implacablement, organisé une société à deux vitesses où les uns, programmés pour réussir, ont toujours plus à gagner grâce à la mondialisation tandis que les autres, au contraire, voient sans cesse se réduire la possibilité de s’arracher à leur destinée.
Il est temps de sortir de cet enfer latino-capitaliste associant le pire de deux mondes qui accroît les inégalités, entérine les positions sociales et justifie toutes les peurs et toutes les frilosités.

Cette version ploutocratique et suicidaire de la mondialisation c’est le choix que, sans le désirer, nous avons fait nous-mêmes. Il ne tient donc qu’à nous de réveiller la mobilité sociale et le dynamisme économique et de faire que tous les Français puissent "surfer" sur la vague, plutôt que la laisser détruire et nos territoires, et nos idéaux. D’autres l’ont fait. C’est possible !

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