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21/09/2009

Jouyet, Filippi, Apotheker : les vidéos du débat Crise 2

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Jouyet, Filippi, Apotheker : les vidéos du débat Crise 2
 Institut Montaigne
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Institut Montaigne

Lundi dernier, Jean-Pierre Jouyet (AMF), Charles Henri Filippi (Alfina) et Léo Apotheker (SAP) étaient les invités de l’Institut Montaigne pour débattre de la situation de l’Europe face à la crise, un an après la chute de Lehman Brothers.

Rencontre publique organisée à l’occasion de la sortie de la nouvelle Note de l’Institut Montaigne, Entre G2 et G20, l’Europe face à la crise financière.

(Re)découvrez les interventions de nos trois invités. Extraits vidéo.


Vidéo 1/3 : Jean-Pierre Jouyet, l'Europe face à la crise


Jean-Pierre Jouyet, président de l’Autorité des marchés financiers (AMF) et ancien secrétaire d’Etat aux Affaires européennes commente les trois points de la Note qui lui paraissent les plus importants (pour en savoir plus sur la Note, voir l’interview d’Edouard Tétreau, président du groupe de travail).

1) Jean-Pierre Jouyet évoque en 1er lieu le décalage qui existe entre l’Europe et les Etats Unis. Il y a un an, l’Europe a initié tous les mécanismes rapides de réponse à la crise (G20, réactions en terme de liquidités, mesures pour éviter la faillite, pour colmater le système, etc.). L’Europe a été réactive jusqu’en début année, mais cela s’est inversé depuis au profit des Etats-Unis. Il est urgent que l’Europe réagisse.

2) Selon Jean-Pierre Jouyet, un des points les plus importants soulevés par la Note de l’Institut Montaigne est que nous n’avons pas aujourd’hui en Europe de vision stratégique de la manière dont nous souhaitons organiser et structurer les marchés. Il nous faut notamment structurer les marchés des produits dérivés (qui représentent plus de 50 % des transactions mondiales). Or nous n’avons aujourd’hui ni reporting, ni transparence, ni organisation de ces marchés. La bataille à venir pour l’organisation de ces marchés sera des plus importantes pour le financement de l‘économie. Des mesures viennent d’être prises aux Etats-Unis (début août). Mais rien n’a été fait pour le moment en Europe…

3) L’ancien secrétaire d’Etat aux affaires européenne est convaincu que si nous voulons réagir au niveau européen (et nous n’avons pas le choix), cela passe par un approfondissement, un renouvellent de la relation franco-allemande. Et par des projets très concrets, tels ceux proposés dans la Note. Un accord dans les domaines budgétaires et fiscaux pour que nous ayons une impulsion politique financière commune avec les allemands lui paraît indispensable. La question qui nous sera posée dans les mois à venir sera la capacité politique de la France à répondre aux soucis légitimes de l’Allemagne en matière d’organisation financière et budgétaire. La capacité de l’Europe à combler ou non son retard accumulé au cours de ces 6 derniers mois en dépend. Et c’est là "la question fondamentale soulevée par la Note".

Jean-Pierre Jouyet conclut : "Le modèle de coopération européen est aujourd’hui épuisé. Il faut envisager un modèle d’union".

Vidéo 2/3 : Charles-Henri Filippi, sortir de la crise financière


Dans cette vidéo, Charles-Henri Filippi, président d’Alfina, auteur de L'Argent sans maître (Descartes & compagnie, 2009), et ancien PDG de HSBC France, revient entre autres sur la gravité de la crise. Elle nous met face à notre incapacité d’offrir de la croissance à tous, de proposer à l’ensemble du monde un horizon de vie décent.

Il évoque également la crise écologique en déplorant qu’elle ne soit pas traitée de concert avec la crise économique.

Charles-Henri Filippi rejoint Jean-Pierre Jouyet et Léo Apotheker pour dire qu’il faut impérativement une Europe puissante. Selon l’auteur de L'Argent sans maître, il faut promouvoir le modèle économique européen qui est l’économie sociale de marché. Or nous en sommes aujourd’hui incapables.

Le président d'Alfina soutient également l'instauration d'une taxe Tobin au profit des régulateurs.

Vidéo 3/3 : Léo Apotheker : l'Europe, un an après Lehman Brothers


Léo Apotheker : l'Europe, un an après Lehman Brothers

Pour Léo Apotheker, "L’Europe n’a pas pu anticiper cette crise car il n’y a pas d’Europe". Le CEO de SAP estime urgent que la Chancelière Angela Merkel et le Président Nicolas Sarkozy se mettent d’accord sur un projet de rapprochement franco-allemand vigoureux. De par leurs profils économiques, la France et l’Allemagne sont d’après lui faits pour être ensemble. "Nous sommes complémentaires, estime-t-il. (…) Il y a une idée à creuser pour voir comment on peut fédérer cette force économique et en faire une force politique qui aurait un réel poids sur les marchés et les forums mondiaux. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons protéger notre modèle économique et social."

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