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30/10/2009

Jeannette Bougrab et Najat Belkacem, "françaises dans les yeux des autres"

Jeannette Bougrab et Najat Belkacem,
 Institut Montaigne
Auteur
Institut Montaigne

Qu’est-ce qu’être français ? Alors que la classe politique commence à s’emparer de cette question importante pour notre pays, à la fois passionnante et difficile, deux femmes engagées (l’une à droite, l’autre à gauche) nous parlent de la difficulté qu’il y a parfois à se faire reconnaître par les autres comme française, pour peu que l’on ait un nom ou un physique un peu "typé".

Découvrez en avant-première des extraits des contributions de Jeannette Bougrab et de Najat Vallaud-Belkacem à l’ouvrage collectif Qu’est-ce qu’être français ? à paraître en libraire le 17 novembre aux Editions Hermann, et n’hésitez pas à nous faire part de vos réactions.

  • Jeannette Bougrab, Une certaine idée de la France

"Je me sens française et fière de l’être. Je suis toujours surprise quand on me pose la question de mes origines. Mais avec humour et malice, je réponds que je suis berrichonne. Je vous avoue que je prends beaucoup de plaisir à voir le visage stupéfait de mes interlocuteurs… "

- Lire la biographie de Jeannette Bougrab

  • Najat Vallaud-Belkacem, Française dans l’âme et dans les yeux des autres

"Etre français, c’est se sentir comme tel d’une part et être accepté comme tel d’autre part ; l’une et l’autre de ces conditions m’apparaissent intimement liées.

A ce dernier égard, je me sens peut-être d’abord française parce que j’ai eu la chance de ne m’être jamais vue contester majoritairement cette qualité. Singulièrement, c’est dans l’action politique que j’ai le plus ressenti, ou plutôt qu’on m’a le plus fait ressentir, parfois comme un reproche, ma différence, parce qu’elle serait opportunément devenue un passeport illégitime et outrancier pour faire carrière. No comment… Ce sont les électeurs, qui m’ont fait l’honneur de les représenter, qui m’ont donné, définitivement je pense, l’onction de la « francité » ! Etre Française, c’est depuis lors pour moi aussi être en situation de dire : « les Français veulent, les Français pensent… », et me faire leur interprète et leur représentante.

Par rapport à beaucoup de ceux qui partagent mon histoire - Français de la première, de la deuxième ou de la troisième génération - j’ai cependant le sentiment d’avoir été préservée.

C’est souvent dans les yeux des autres qu’on se sent français et, à cet égard, le cycle des réformes du droit de la nationalité comme des politiques migratoires, sont, avec le vote d’extrême droite, un bon indicateur de ces crispations ethnicistes qui sapent la cohésion nationale.

A des degrés divers, Vichy contestant les 600.0000 naturalisations intervenues depuis la loi de 1927, le projet de politique migratoire de Georges Mauco, les lois Pasqua, comme aujourd’hui la politique d’immigration choisie portée par un ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale sont des moments de raidissement qui n’aident pas les Français issus de l’Immigration à se sentir comme tel."

- Lire la biographie de Najat Vallaud-Belkacem

- Lire les autres morceaux choisis

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