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19/11/2008

Immobilier de l'Etat : pour cesser de jeter l'argent par les fenêtres !

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 Philippe Manière
Auteur
Président-fondateur de Footprint > consultants


La réforme de la gestion de l’immobilier est enfin à l’ordre du jour. Une arlésienne qui est entrée depuis 3 ans dans le débat politique, la semaine dernière.

La réforme de la gestion de l’immobilier est enfin à l’ordre du jour. Une arlésienne qui est entrée depuis 3 ans dans le débat politique, la semaine dernière.

Etat des lieux : le flou total Avant toute chose, il me paraît utile de rappeler que l’on ignore complètement la surface immobilière possédée par l’Etat français ! Pour tout chiffre, nous n’avons que celui-ci : 10,3 millions de mètres carrés de bureaux dont 2,1 millions à Paris. Mais il s’agit d’un minimum, certains estimant plutôt le parc à 30 millions de mètres carrés au total.

Gaspillage et indifférence Second problème, les différents ministères ne se sont jamais penchés sur ce sujet, n'effectuant en aucune manière le travail d’optimisation que sont bien obligées de faire les entreprises privées. Et cela, tout simplement parce que ce parc immobilier est à leur disposition, sans frais, dans l’indifférence générale.

L’existant insuffisant Officiellement, la création de France domaine devait changer la donne. Chaque service est censé payer un loyer, ce qui normalement incite à la vigilance des dépenses, et l’Etat a pour objectif de ramener les surfaces à 12m2 par agent… Cependant, à l’aune des quelques scandales qui surgissent çà et là, on se rend compte que le problème n’est pas réglé.

Quelques scandales Ainsi, par exemple, nous avons appris, il y a quelques jours, que le pôle financier du tribunal de grande instance de Paris n’avait pas vu son bail arriver à échéance. Ainsi, faute d’avoir le temps de se retourner, il s’est retrouvé bloqué dans ses locaux de la rue des Italiens, en conséquence de quoi, son bailleur lui a imposé une augmentation de loyer de 32 % ! Autre affaire peu glorieuse : le ministère de l'Environnement a prévu la construction d'une nouvelle tour à la Défense pour 700 millions d'euros. Or, la révision générale des politiques publiques va entraîner une diminution de ses effectifs. Un paradoxe qui n’est malheureusement pas isolé.

Une idée à appliquer ! Les directeurs d’administration centrale ne sont pas assez moteurs dans ce nécessaire changement. Leur immobilisme est dû, en grande partie, à la manière dont ils sont jugés et rémunérés, sans aucun lien avec leur (bonne ou mauvaise) gestion immobilière. Or, à l’Institut Montaigne, nous pensons que tout l’immobilier de l’Etat devrait être versé dans une foncière cotée en bourse et gérée par des professionnels de l’immobilier. De plus, en attendant, il faudrait au moins s’assurer que chacun se voit proposer les bonnes incitations pour être mobilisé sur ce sujet. Ce changement d’habitude passe par une notation spécifique et une rémunération qui varie vraiment en fonction de la façon dont chacun gère ses immeubles. Une idée simple, en somme, pour économiser beaucoup d’argent public sans nuire à personne.

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