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16/07/2008

Il court, il court le déficit…

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 Institut Montaigne
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Lors du débat d’orientation budgétaire, qui s’est déroulé mardi dernier à l’Assemblée nationale, le ministre du Budget a reconnu que le déficit budgétaire serait plus lourd que prévu : 46 milliards d’euros au lieu des 42 annoncés. Eric Woerth a insisté une fois de plus sur la nécessité de stabiliser les dépenses publiques. Objectif annoncé pour 2009 : ramener le déficit de 2,7 % du PIB (en 2007) à 2 % tout rond. Un objectif tenable ?

A la source du déséquilibre budgétaire Clairement, les principales causes du déficit sont les suivantes :

- la croissance du PIB trop molle. Alors que les économistes tablaient sur 2 à 2,5 %, elle peine à atteindre 1,7 %. Or qui dit croissance en panne dit moins d’impôts dans les caisses de l’Etat, TVA en tête.

- Le prix du pétrole en hausse. A plus de 150 dollars le baril, la consommation baisse inéluctablement ; et les taxes perçues également…

- L’envolée de l’euro qui nuit à l’exportation dans toute la zone.

- L’inflation qui est, selon l’INSEE, à son plus haut depuis 18 ans.

- Le moral des ménages en berne, du fait de ce qui vient d’être dit. Ce moral déterminant la consommation qui elle même influe sur la croissance, on comprendra l’inquiétude du ministre.

Maîtriser les dépenses, ne pas baisser les recettes Toujours en matière de déséquilibre budgétaire, je vous renvoie vers ces remarques de Gilles Carrez, dans sa vidéo « buzz » (comme on dit sur Internet), filmée par Alain Lambert : « Le rapport d'orientation budgétaire, c'est à pleurer. Il n'y a rien sur les recettes, rien sur la stratégie ». Et Eric Woerth de regretter d’être le ministre des dépenses et non pas des recettes… Vous pouvez visionner cette vidéo ici

Ce qui va changer Premier visé dans la ligne de mire du ministre : le trou de la Sécu et ses 8,8 milliards d’euros. Son ambition reste d’ailleurs inchangée à ce sujet, réduire à néant ce déficit d’ici à 2011. Autre réduction des dépenses : le non remplacement de 30 627 fonctionnaires partant à la retraite, ce qui est plus qu’annoncé précédemment.

Face à l’Union Alors que la Présidence française fait ses premiers pas, ces chiffres tombent font mauvais genre ! Mais même si la dette publique représente à l’heure actuelle 64 % du PIB et que cela – objectivement - est énorme, à la vérité, ça ne représente pas grand chose dans l’esprit de Monsieur et Madame tout le monde... C’est pourquoi à l’Institut Montaigne, nous proposons d’exprimer le déficit non plus en % du PIB mais d’afficher chaque mois (ou chaque trimestre) le pourcentage du dépassement des dépenses publiques par rapport aux recettes. Voilà un chiffre plus parlant pour la grande majorité des Français, chacun pouvant se rendre compte aisément que l’Etat (au sens large du terme) dépense beaucoup plus qu’il ne gagne ! Gilles Carrez ne nous contredira pas sur ce point, je l’espère : se soucier autant des dépenses que des recettes, pouvoir les comparer, c’est encore sans doute le plus juste moyen de parvenir à cet équilibre tant désiré !

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