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06/04/2009

G20 : le nouveau monde arrive

G20 : le nouveau monde arrive
 François Rachline
Auteur
Directeur général de l'Institut Montaigne de 2009 à 2010

L’ampleur de la crise change la donne. Le G20 redistribue les cartes. Ses décisions permettent de redéfinir les périmètres de responsabilité. D’affirmer que le pouvoir n’entend plus obéir aux injonctions des marchés (régulation repensée). Qu’une restructuration de la finance mondiale est impérative pour que revive l’économie dans son ensemble. Que si l’économique est mondial, le politique ne peut plus être seulement national.

Un marché (financier ou autre) est une institution qui a pour objet de régulariser les échanges : les rendre légaux et supprimer l’intermittence. Il n’est ni un don du ciel ni un ordre spontané des sociétés humaines. Qu’il soit archaïque (marché aux poissons, aux puces, aux timbres, etc.) ou électronique (cotations boursières), il est toujours l’expression d’un ensemble de règles, de pratiques, de techniques, de coutumes ou d’usages, inscrits dans une évolution historique. Son organisation suppose des instances qui en assurent tout à la fois le bon fonctionnement et la pérennité. En un mot, c’est un enfant du pouvoir.

Tels Victor Frankenstein, le docteur imaginé par Mary Shelley, qui donna vie à un monstre, les grands Etats de la planète ont vu les marchés (notamment financiers) – leurs progénitures – se connecter les uns aux autres de plus en plus étroitement durant les trente dernières années, sous l’effet des technologies de l’information et de la communication. Au point de conserver du pouvoir, certes, mais de s’incliner devant cette nouvelle puissance en la favorisant (dérégulation).

L’ampleur de la crise change la donne. Le G20 redistribue les cartes. Ses décisions permettent de redéfinir les périmètres de responsabilité. D’affirmer que le pouvoir n’entend plus obéir aux injonctions des marchés (régulation repensée). Qu’une restructuration de la finance mondiale est impérative pour que revive l’économie dans son ensemble (nouvelles normes comptables à définir). Que le pouvoir n’est pas l’ennemi du marché mais son premier soutien (création du Conseil pour la stabilité financière). Que si l’économique est mondial, le politique ne peut plus être seulement national (renforcement du FMI). Que finalement le capitalisme mérite mieux que d’être abandonné à ses démons.

Lire à ce sujet la dernière publication de l'Institut Montaigne : ''Reconstruire la finance pour relancer l'éonomie''.

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