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19/04/2010

Evaluations de CM2 : des résultats toujours aussi inquiétants

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Evaluations de CM2 : des résultats toujours aussi inquiétants
 Institut Montaigne
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Les résultats des évaluations de CM2 ont été rendus publics le 30 mars 2010. Ayant pour but de dresser un bilan des acquis des élèves à la fin de l’école primaire, ces évaluations sont considérées comme la "clef de voûte" de la réforme de l’école primaire, amorcée en 2008. Elles servent d’indicateurs "sur le pourcentage d’élèves en grande difficulté, le pourcentage d’élèves qui maîtrisent le socle commun, le pourcentage aussi d’élèves en grande réussite" (Cf. Les modalités de mise en oeuvre des évaluations).

Quel est le verdict au lendemain de la deuxième vague d’évaluations depuis l’entrée en vigueur de cette réforme ?

L’objectif de ces évaluations, nous rappelle Jean-Louis Nembrini, ancien directeur général de l’enseignement scolaire du ministère de l’Éducation nationale, est de permettre l’amélioration des résultats des élèves, notamment ceux en difficulté. Cet objectif a été personnellement explicité par le Président de la République, Nicolas Sarkozy, en 2008 : "Diviser par trois, d'ici la fin de la mandature, le taux d'échec scolaire à la sortie du CM2. Si à l'issue du quinquennat, 5 % des élèves quittent le CM2 sans maîtriser les connaissances de base, ce sera encore beaucoup trop, je le sais, mais nous aurons beaucoup travaillé, parce que ce ne sera plus 15 %".

  • Verdict ?

Publiés sur le site du ministère de l’Éducation nationale, les résultats 2010 révèlent que[1] :

- les acquis de 27% des élèves demeurent insuffisants (7%) ou fragiles (20%) en français, contre 25% en 2009 ;
- les acquis de 33% des élèves restent insuffisants (13%) ou fragiles (20%) en mathématiques, contre 35% en 2009.

2 points de gagnés en mathématiques, 2 points de perdus en français. Match nul. On est pour l’instant loin de l’objectif de réduction à 5% le nombre d’élèves quittant l’école primaire sans maîtriser les fondamentaux.

Outre de fortes disparités entre académies et entre départements, notamment lorsqu’on regarde le taux des élèves en difficulté, ces résultats à échelle nationale sont inquiétants. Ces chiffres montrent, une fois de plus, que chaque année un quart des élèves ne sont pas prêts à rejoindre le collège. Sans parler de ceux dont les acquis demeurent insuffisants, déjà condamnés pour la plupart à ne pas suivre une scolarité normale par la suite.

Dans une récente étude[2], l’OCDE établit une relation entre compétences cognitives (mesurées, entre autres, par PISA[3]) et croissance économique. Même s’il l’on se doit d’être prudent vis-à-vis de toutes prévisions dans le domaine économique, cette étude mesure et prévoit l’impact que pourrait avoir l’amélioration des résultats aux évaluations de PISA sur le PIB. L’OCDE chiffre à plusieurs milliards d’euros les gains qu’apporterait une augmentation de 25 points (25% d’écart type) des résultats de la France dans PISA...

L’Institut Montaigne publiera le 5 mai un rapport intitulé "Vaincre l’échec à l’école primaire" dans lequel 13 propositions concrètes sont formulées pour combattre l’échec scolaire dès les premières années de la scolarité obligatoire.

Notes

[1] En 2009, le volume des remontées des évaluations au ministère de l’Éducation nationale était de 78%, contre 93% en 2010.

[2] OCDE, The high cost of low educational performance. The long-run economic impact of improving PISA outcomes, 2010.

[3] Le Programme international de l’OCDE pour le suivi des acquis des élèves. Voir le billet "Deux acronymes qui font peur à l’Éducation nationale : PISA et PIRLS", blog de l’Institut Montaigne, 23 mars 2010.

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