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06/02/2013

"Entreprise et formation" : extraits d'entretiens

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Retrouvez cette semaine des citations des entretiens retranscrits dans Intérêt général : que peut l’entreprise ?. Découvrez aujourd’hui le chapitre "Entreprise et formation", réalisé avec avec Pierre Beretti, président-directeur général d'Altedia et Bernadette Groison, secrétaire générale de la Fédération syndicale unitaire (FSU).

  • PIERRE BERETTI : "L’entreprise est une collectivité de ressources humaines, et tout ce qui améliore les performances de cette collectivité améliore son écosystème. Une entreprise qui ignorerait son lien avec l’intérêt général ne peut que faillir stratégiquement." (p55)
  • BERNADETTE GROISON : "Il y a production de richesse et de valeur par l’entreprise. Mais les entreprises privées n’ont pas la gestion du bien commun." (p56)
  • PIERRE BERETTI : "L’éclairage par les seuls biens communs ne permet pas de saisir exactement la diversité du monde de l’entreprise et les liens qui unissent ses différentes composantes, par exemple par les relations de sous-traitance." (p57)
  • BERNADETTE GROISON : "J’entends bien que toutes les entreprises participeraient de l’intérêt général. Mais certains secteurs doivent cependant relever du domaine public et de la responsabilité collective. Il en va ainsi de l’éducation, de la formation (...)" (p57)
  • PIERRE BERETTI : "Intérêt général n’est pas forcément synonyme d’Etat. La formation professionnelle, qui est aussi une composante de l’intérêt général, relève par exemple des partenaires sociaux." (p57)
  • PIERRE BERETTI : "Plus l’entreprise sera associée, en amont, à la mission de service public de formation initiale des jeunes, plus les formations seront adaptées aux enjeux et besoins de toutes les collectivités de travail, publiques ou privées. Plus généralement, je pense que les rapports entre éducation et entreprise, en France, font l’objet de controverses permanentes et d’incompréhensions réciproques." (p58)
  • PIERRE BERETTI : "Les institutions américaines d’enseignement supérieur sont de vrais incubateurs de recherche, théorique et appliquée, en connexion avec les réalités économiques. (…) En France, en dehors des grandes écoles, on a vraiment un handicap. (…) Il n’y a par exemple pas de représentants des entreprises dans la gouvernance des universités." (p58)
  • BERNADETTE GROISON : "En tant qu’éducateurs, formateurs, enseignants, nous visons toujours une double finalité : la formation, bien entendu, de futurs travailleurs, mais aussi celle de futurs citoyens. (…) Ce n’est, dès lors, pas à l’entreprise de faire l’éducation à la place de l’école." (p59)
  • BERNADETTE GROISON : "Estimer qu’il suffirait d’organiser des voies d’apprentissage pour que ces jeunes qui ne réussissent pas scolairement réussissent dans l’entreprise, c’est faire fausse route pour eux, pour l’entreprise et pour le système éducatif. L’apprentissage, ce n’est pas une baguette magique." (p59)
  • PIERRE BERETTI : "Je maintiens que l’on continue à former, trop souvent, pour des diplômes qui n’ont pas de débouchés. (…) Ces enseignements sont nécessaires, mais ils ne doivent pas, pour ceux qui s’y engagent totalement, conduire à l’impasse." (p62)
  • BERNADETTE GROISON : "Certes des formations et des diplômes ne se traduisent pas immédiatement dans l’entreprise. Reste qu’ils ont un rôle indispensable dans notre société. C’est d’autant plus criant en période de crise : nous avons besoin d’intellectuels, d’idées, de découvertes qui ne peuvent provenir seulement du monde de l’entreprise." (p62)
  • BERNADETTE GROISON : "On aboutit, en réalité, à une superposition entre trois dimensions : les inégalités sociales, les difficultés scolaires, l’orientation vers les métiers manuels." (p63)
  • BERNADETTE GROISON : "Nous repérons des désirs grandissants de mobilité professionnelle. Ainsi, les jeunes qui entrent aujourd’hui dans la fonction publique ont dans l’idée de faire plusieurs métiers dans leur vie, soit dans le public, soit dans le privé." (p65)
  • PIERRE BERETTI : "Même si les réalisations sont imparfaites, insuffisantes, des créations comme le VAE et le DIF sont de formidables progrès. Et c’est autour d’instruments de ce type que l’Education nationale peut beaucoup apporter à l’entreprise." (p66)

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