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01/08/2008

EDF rachetant British Energy : « pure folie » ?

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L'OPA du groupe français pour la coquette somme de plus de 15 milliards d'euros n'a finalement pas eu lieu à cause du manque de soutien du conseil d'administration de BE. EDF affiche ainsi sa volonté de relancer le nucléaire Outre Manche. Et cela ne semble que partie remise.

Français mais pas seulement
Pour rassurer les Anglais (mais aussi les Français !), EDF se lancerait dans le rachat du premier producteur d’énergie du pays avec le gazier britannique Centrica dont la participation devrait s’élever à 25 % du capital. Car la révolte gronde aussi parmi les cadres supérieurs d’EDF. Leur critique ? Trop cher, trop peu sûr.

Gérer le risque
Avec ce rachat EDF s’apprêterait à récupérer 8 centrales nucléaires (sur 10 au total en Grande-Bretagne). On le sait, ces centrales n’ont pas bonne réputation. D’ailleurs un tiers d’entre elles devraient être fermées d’ici 5 ans. Quatre réacteurs d’Hartlepool ont déjà été mis hors service pour dysfonctionnement, quatre autre fonctionnent au ralenti pour limiter les risques d’accidents, probables, donc. Pourtant des missions d’inspection ont été menées par EDF, démontrant la non dangerosité de ces dernières. L’électricien français avançait en outre une volonté d’avoir des emplacements pour ses prochains EPR. Pourtant, les récentes révélations de Libération (daté du 24 juin) semblaient prouver que les sites étaient inappropriés (zones sismiques, trop petites…). Grande-Bretagne et Italie Si le groupe français n’a, pour le moment, pas lancé son offre de rachat, c’est surtout parce que BE ne veut pas confier toutes ses centrales à un seul opérateur et a fortiori encore moins un opérateur étranger. En dehors du Royaume Uni, la France a bien l’intention de participer à la relance de l’atome en Italie (qui en étudie la possibilité dans les 5 ans à venir). L’Allemagne demeure quant à elle très réfractaire à l’énergie nucléaire.

Haute autorité pour l’énergie
Puisque, clairement, le pétrole est en crise et qu’il faut trouver des solutions énergétiques efficaces et communes en Europe pour se prémunir de toute dépendance extérieure, au lieu de se méfier les uns des autres, pourquoi ne pas accorder nos violons ? A l’Institut Montaigne, nous proposons de créer une Haute autorité indépendante servant de lieu de concertation et d’élaboration en commun des grands choix énergétiques européens. Elle sera à la fois un lieu de réflexion et d’action, chargée d’élaborer des scenarii et de proposer, aux institutions européennes comme aux États membres, des choix éclairés par les priorités définies en commun. Car, nous le croyons fermement, en tenant compte de chacun, nous aurons plus de poids dans la balance de ces enjeux géopolitiques mondiaux.

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