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02/08/2010

Ecole primaire et croissance : Attali fait le lien

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Ecole primaire et croissance : Attali fait le lien
 Institut Montaigne
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Dans le cadre de la seconde Commission pour la Libération de la Croissance Française (CLCF) qu’il préside, Jacques Attali a exposé les "lacunes considérables" de l’enseignement primaire français, lors d’une audition à l’Assemblée nationale tenue le 26 mai. Le pré-rapport remis au Président de la République le 8 juin dernier va dans le même sens.

Ce constat recoupe celui qu’a dressé le récent Rapport de l’Institut Montaigne Vaincre l’échec à l’école primaire : alors que le budget consacré par la France à l’éducation est l’un des plus élevés parmi les pays de l’OCDE, les performances de notre pays aux évaluations PISA – qui mesurent les aptitudes en lecture, en écriture et en calcul des élèves de quinze ans – se dégradent d’année en année.

Jacques Attali considère que "si l'on parvenait à rétablir cette pyramide de rémunération et de valorisation sociale, un professeur d'universités ne serait pas plus valorisé qu'une enseignante de maternelle"[1]. Cette déclaration surprenante met le doigt sur un sujet qui affecte l’enseignement français depuis des années : la concentration excessive des efforts budgétaires sur l’enseignement secondaire, alors que c’est à l’école maternelle et à l’école élémentaire que l’avenir des enfants se joue.

Pour combattre l’échec à l’école primaire, dont on oublie trop qu’il est l’une des causes des difficultés que rencontre notre pays, l’Institut Montaigne a fait une série de propositions, dont beaucoup sont en phase avec celles soulignées par Jacques Attali devant l’Assemblée : modifier le statut juridique des établissements du premier degré, réformer le corps des inspecteurs de l’éducation nationale, mettre fin au redoublement en primaire.

A l’occasion de cette audition, Jacques Attali a aussi proposé de revoir le statut des assistantes maternelles, de recruter davantage d’éducateurs de crèche, de concentrer les moyens sur le Cours Préparatoire (CP), de renforcer l’utilisation des nouvelles technologies, de proposer des formations aux parents.

L’Institut Montaigne se félicite de la place que tient la réforme de l’école primaire dans les travaux de la Commission pour la Libération de la Croissance Française : c’est la reconnaissance du lien, essentiel mais souvent négligé, entre la richesse et le dynamisme d’une nation et la formation de ses enfants. "Il n’y a pas de croissance sans formation"[2] a résumé Jacques Attali.

La qualité du système éducatif est décisive pour la croissance, mais aussi pour l’égalité des chances. Dans son Rapport, l’Institut Montaigne met en lumière la stratification sociale qu’entraîne la dégradation des performances de notre école primaire : loin de corriger les inégalités socio-économiques, ce qui est sa mission républicaine, l’école les accentue. Jacques Attali formule le même diagnostic préoccupant : "Tout se joue avant trois ans ! Qui vous êtes à la sortie de la maternelle, vous l’êtes à la sortie du système scolaire. (…) Ce qu'on est en sortant de la maternelle, on l’est aussi à 30 ans et tout au long de sa carrière. Or, ce qu'on est en maternelle dépend de facteurs dont l'école, au nom du pacte républicain, devrait nous protéger. C’est là une lacune majeure (…) car il n'y a pas de croissance (…) sans légitimité du pacte social"[3].

Avec son Rapport Vaincre l’échec à l’école primaire, l’Institut Montaigne a tiré la sonnette d’alarme : les performances de notre école maternelle et de notre école élémentaire se détériorent d’année en année. Les conséquences en sont plus que préoccupantes. Opposé à toute fatalité, l’Institut a formulé treize propositions qui ont contribué à faire évoluer le débat public depuis la parution de son Rapport. Qu’il s’agisse de la Commission pour la Libération de la Croissance Française ou de la Conférence Nationale sur les Rythmes Scolaires, l’Institut Montaigne est heureux de concourir à cette réflexion essentielle pour l’avenir de notre pays.

Comme le précise l’avant-propos de ce Rapport : "l’éducation (…) est la première des ressources d’un pays (…) non seulement pour élever la performance économique (…) mais aussi pour assurer la cohésion sociale, sans laquelle rien n’est possible"[4].

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