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07/02/2013

Donner la priorité à l’école maternelle et primaire

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Donner la priorité à l’école maternelle et primaire
 Institut Montaigne
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L’école primaire reste le maillon faible du système éducatif français où s’aggravent les inégalités et se forment les difficultés qui perdurent tout au long de la scolarité.
Sans des bases solides dès les petites classes, l’apprentissage devient quasiment impossible pour la suite de la scolarité. Depuis une dizaine d’années, de nombreuses études ont mis en avant les conséquences préoccupantes de l’échec à l’école primaire sur les performances des élèves dans l’enseignement secondaire et tertiaire, en particulier dans les zones urbaines sensibles. Ces recherches montrent également que l’efficacité du système est d’autant plus élevée que l’effort intervient tôt dans la scolarité (*).
L’attention doit donc porter d’abord sur l’école primaire et se faire en lien avec une intervention précoce dès la crèche, couplée à une action intensive sur le langage.

Les deux candidats à la présidentielle en 2012 semblaient avoir pris la mesure de cet enjeu crucial tant pour l’emploi et l’économie, que pour la cohésion sociale. Le gouvernement a confirmé cette priorité donnée à l’école primaire et a annoncé des mesures d’urgence pour lutter contre l’illettrisme et l’échec scolaire : la scolarisation précoce des enfants dans les zones urbaines sensibles, annoncée pour la rentrée 2013, et la réforme des rythmes scolaires vont dans le bon sens.

Désormais, la loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école doit être l’occasion d’engager des réformes structurelles donnant la priorité absolue à la grande section de maternelle et à l’école primaire où l’accent doit être mis sur l’apprentissage de la parole, de la lecture et de l’écriture.

Chiffres clés

27ème : rang de la France sur 44 pays classés en termes de compétences en lecture des élèves de CM1 [1]
300 000 : nombre d’élèves qui sortent chaque année du CM2 avec de graves lacunes en lecture, écriture et mathématiques [2]
50,6 % : part des collégiens scolarisés dans l’un des 254 "réseaux ambition réussite" en 2009 maîtrisant les compétences requises en français, contre 81,1 % dans les autres collèges publics [3]
140 : nombre de jours qui composent l’année scolaire française, la plus courte d’Europe

(*) Natixis, Croissance potentielle, dépenses d’éducation ; performance du système éducatif, Flash Economie, n°543, 21 août 2012.

Notes

[1] PIRLS 2006.

[2] Haut Conseil de l’Education, L’école primaire. Bilan des résultats de l’Ecole, 2007, p. 7.

[3] Selon Bernard Toulemonde, inspecteur général honoraire de l’Education nationale, La Croix, "Le bilan décevant de 30 ans d’éducation prioritaire", 5 octobre 2010.

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